Les OGM au Canada

par Hoedic

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Le 3 septembre dernier, un article du quotidien Le Devoir a fait beaucoup de bruit en annonçant qu’une enquête avait décelé des traces d’OGM dans des produits étiquetés bio.

Le quotidien continue sur le sujet en publiant un nouvel article en date du 9 septembre sur le projet de l’Office des Normes Générales Canadiennes concernant l’étiquetage des aliments génétiquement modifiés. Le résultat des négociations est assez simple : on laisse les industriels faire comme il sentent, sachant qu’ils ont le droit d’utiliser la dénomination sans OGM pour des produits contenant 5% ou moins d’OGM.

Image Qu’est-ce que tout cela signifie ? Est-ce grave, docteur ? À dire vrai, je ne sais pas trop, je ne suis pas spécialiste en biotechnologie, je m’intéresse juste au sujet. Cela amène toutefois quelques réflexions.

D’abord qu’est-ce que ce projet de l’office des normes canadiennes vaut ? Si on le compare à ce qui fut annoncé assez récemment par l’Union Européenne, ça ne va pas chercher très loin. En effet, avec un affichage obligatoire et une limite de contamination tolérée à 0.9%, les OGMophobes européens peuvent se sentir un peu plus rassurés.

Ce qui me tracasse cependant, c’est cette histoire de contamination justement. Le fait que des aliments bio soient contaminés montre qu’il est déjà trop tard et que même l’entrée en vigueur, aujourd’hui même, du Protocole sur la biosécurité de Cartagena ne pourra y changer grand chose.

À la limite, la dangerosité des OGM n’est pas la question centrale à mes yeux, c’est plutôt la trame de fond. Le point central serait plutôt pourquoi a-t-on laissé faire cette contamination ?. Comment se fait-il qu’en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, on se retrouve dans l’incapacité de faire des produits bio vierges de toute trace de manipulation génétique ?

On va sûrement me dire que je me formalise pour peu, mais l’opposition de certains spécialistes face aux OGM montre que ce n’est pas forcément sans danger.

Je ne suis pas fondamentalement contre les organismes génétiquement modifiés d’ailleurs, je pense qu’il y a de bonnes choses à réaliser avec, y compris pour le contenu de notre assiette. Mais j’aurais aussi tendance à croire que ce ne sont pas ces produits qui vont sauver le tiers-monde, c’est plus la volonté des hommes qui est en cause.

Ce qui ressort de tout cela à mes yeux, et finalement c’est assez conforme à ce que l’on peut voir tous les jours, c’est que les OGM représentent un marché lucratif sur lequel bon nombre d’entreprises se sont jetées avant même que la moindre décision ne soit prise à un échelon politique (et encore moins avec des conseils scientifiques avisés) et que le lobbying a fait le reste. À la suite de quoi on se retrouve dans une situation qui semble irréversible.

C’est ce dernier point qui me ferait souhaité un étiquetage clair et obligatoire des OGM de la même manière que le gouvernement canadien vient de rendre obligatoire l’étiquetage de la composition des aliments. C’est le moyen pour chacun de faire son choix et par là, de faire pression sur les entreprises en tant que consommateur.

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