Végétarisme

par Dre Papillon

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Plusieurs personnes parlent ces temps-ci de végétarisme, dont zerotom et Jean-Philippe. Je n’avais même pas besoin de lire le témoignage d’une étudiante véto en stage dans un abattoir pour être convaincue. (J’aurais pu écrire ce témoignage, non pas au sujet d’un abattoir, mais d’un labo de recherche, avec des rats.)

Tuer des animaux pour les manger me semble être un mal en soi vis-à-vis de ces êtres vivants aussi capables de souffrances que vous et moi. C’est leur infliger un sort absolument terrible pour une cause bien basse et injustifiée. Lire Peter Singer (parfois bien excessif au demeurant…) sur le respect du droit des animaux et le spécisme. En gros, ce monsieur espère qu’un jour, la discrimination envers les animaux cessera aussi, et qu’on en arrivera à se baser plutôt sur cette question primordiale qu’est “Peuvent-ils souffrir ?” pour déterminer notre comportement envers eux (et non sur l’intelligence, bien relative d’ailleurs). En tant qu’hommes, nous sommes pertinemment en mesure de reconnaître cette souffrance et nous avons les moyens - que dis-je, le devoir moral - d’arrêter cette sinistre mascarade.

Du point de vue de l’humanité, il vaudrait mieux réserver nos précieuses terres arables (qui sont en nombre limité et décroissant, culture intensive et appauvrissement des sols obligent) à la culture des céréales comestibles pour l’homme, et non à celle du grain pour l’alimentation du bétail et à son pâturage (une perte d’espace et de ressources faramineuse que cette dernière pratique). En effet, inutile de rappeler (et ça n’intéresse plus personne depuis longtemps que ce drame quotidien qui se déroule à une échelle trop vaste et lointaine pour être palpable et concrète) que nous sommes toujours dans un contexte où une proportion considérable des habitants de notre petit globe bleu souffre de famine et de malnutrition sévère…

La viande n’est d’ailleurs pas ce qui se fait de plus sain pour l’homme (comme en témoignent le moins bon état de santé et la moins longue espérance de vie des gros carnivores). En effet, trop de protéines est néfaste, et il faudrait de toute façon se contenter d’une portion de la taille d’un jeu de carte quand on en consomme - ce que j’ai rarement vu faire en réalité. Nous avons besoin d’exactement 30 g de protéines par jour, soit 90 g de viande ou d’une autre source de protéines. On n’y pense jamais, mais même la quantité de carcasses ingurgitées en Occident a son rôle à jouer dans l’explosion des problèmes de poids que nous connaissons maintenant.

J’ai la chance de ne pas aimer la viande, alors je n’en ai jamais mangé tant que ça. Cependant, je suis assez difficile d’un point de vue alimentaire (autant dire que je n’aime pas grand-chose), alors si je retire complètement la viande, je vais sombrer dans des carences (j’en ai déjà). En plus d’être désemparée et de ne pas savoir quoi manger à la place… J’espérais que ces gamineries me passeraient, mais non, pas moyen…

Bref, je fais partie de ces gens qui ne réussissent pas tout à fait à vivre conformément à leurs convictions intimes, du moins en cette matière. Après ça, je pratique tout de même depuis longtemps, sans m’en rendre compte, un semi-végétarisme, ma consommation se résumant surtout en viandes blanches (volailles et veau), poissons, oeufs et lait. C’est déjà un bon début…

Pour l’instant je travaille principalement à améliorer mon goût et mon plaisir à manger. C’est triste, dans la vie, de ne pas aimer manger, car pour beaucoup c’est un des plus grands - et récurrents, les chanceux ! - plaisirs de la vie.

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