Plateforme

par Hoedic

Lecture: ~3 minutes

Je viens de sortir de la lecture de Plateforme de Michel Houellebecq (j’en connais un qui ne va pas être mon ami sur ce sujet, mais bon :p).

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Plateforme de Michel Houellebecq

Ce livre a énormément fait parlé lui lors de sa parution en août 2001 pour 1. faire l’apologie du tourisme sexuel 2. contenir des propos injurieux à l’encontre des musulmans et de l’Islam.

Les quelques critiques que j’avais pu en lire à l’époque, et plus récemment, présentent ce roman comme la suite logique et impitoyable de ses romans précédents : toujours un même personnage, Michel, désabusé, refusant tout contact social et intéressé par une unique chose, le sexe, et de préférence sans avoir à s’encombrer de sentiments ou des belles paroles. C’est bien pour cela que je ne l’avais pas lu à l’époque, bien qu’ayant apprécié Les particules élémentaires, un seul roman du genre me suffisait.

Mais ce n’est pas une nouvelle mouture de ses premiers romans que je viens de lire, loin s’en faut, du moins à mes yeux. Dans Les particules élementaires, les deux personnages principaux, et notamment Michel, sont non seulement dans une situation désastreuse mais ne cessent s’enfoncer dans leur néant, incapables de saisir les nombreuses branches qui s’offrent à eux pour s’en sortir et finissent ainsi par perdre la raison et disparaître.

Le Michel de Plateforme part du même point, un raté sur toute la ligne qui s’assume. Mais quand il rencontre une belle jeune femme lors d’un voyage en Thaïlande on se dit qu’en bon raté qu’il est, il va laisser passer sa chance, le rabaissant encore plus dans sa nullité profonde. Pourtant non, à sa grande surprise, il la saisie, elle l’aide à se saisir lui-même, et en profite. Lui un quadragénaire décadent aime une trentaire à qui tout réussi et lui aussi, presque tout va lui réussir (je ne vais pas vendre la fin non plus ;). Je vais peut-être passer pour un fou mais je trouve que c’est un magnifique message d’espoir (connaissant le sordide dont est capable l’auteur).

Pour ce qui est de l’accusation d’apologie du tourisme sexuel, je ne suis pas d’accord puisque notre Michel, en connaissant l’amour délaisse les prostituées Thaïes pour se contenter de celle qui l’aime, en bref : si nous, occidentaux, n’avions pas une vie sexuelle et amoureuse aussi lamentable, la question du tourisme sexuel ne se poserait pas de manière aussi évidente, voilà ce que je lis dans ce roman.

Après ça, Houellebecq se complait dans son style d’alcoolique réac’ politiquement incorrect qui tape sur tout ce qui bouge. Y a de quoi pas aimer, surtout quand on se retrouve sur la liste des gens qu’il n’aime pas. Je ne peux m’empêcher, malgré sa volonté de choquer, de voir dans ses écrits une clairevoyance qui manque souvent en notre bas monde.

Prochaine lecture… j’hésite entre Le théorème du perroquet de Denis Guedj, c’est-à-dire lire un de mes cadeaux de Noël ou La métamorphose de Kafka, ce qui revient à voler un des cadeaux d’anniversaire de Ebb (mais bon, elle a eu plus de 20 livres entre Noël et son anniversaire, ce ne sera pas une grosse perte pour elle), vous choisiriez quoi, à ma place ? Sinon, je peux aussi opter pour Spinoza avait raison d’Antonio Damasio ou Le K de Dino Buzzati.

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