Étonnement

par Dre Papillon

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C’est drôle, j’étais persuadée qu’il y aurait au moins quelqu’un pour me rabrouer avec mes histoires d’Afrique. Je vais m’en charger moi-même dans ce cas…

C’est vrai quoi, après tout, si on veut vraiment aider, pourquoi ne commence-t-on pas par chez soi ? Le quartier Côte-des-Neiges regorge sûrement de misère et de besoin d’aide. Pourtant, on ne peut vraiment pas dire que je me démarque par mon implication sociale, localement. À part bien sûr par mes études, qui sont tout de même indissociables de l’aide à son prochain…

Et là moi, je trouve le moyen de vouloir aller en Afrique dans un but “humanitaire”, de coopération. Alors qu’on dit souvent, justement, que c’est parfois avec les meilleures intentions qu’on nuit le plus à ce continent mal-aimé.

Comme le dit si bien Confucius : “Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson.”

Et moi qui veut me pointer là avec mes gros sabots pour essayer de pratiquer l’embryon de médecine que j’aurai péniblement acquis jusque-là, tout en continuant d’apprendre.

Je tenais simplement à préciser que si je veux le faire, c’est avant tout pour moi-même. Oui, l’idéalisme et l’altruisme y sont pour quelque chose, oui je vais dépenser beaucoup d’argent et donner gratuitement mon temps, oui je vais choper la malaria (quand on se fait bouffer par les moustiques comme moi, ça ne fait aucun doute). Mais rien ne dit que je serai le moindrement utile. Rien ne dit qu’en fait, je ne causerai pas plus de tort que de bien.

Par contre, assurément, je grandirai, et ce sera une expérience personnelle incroyablement enrichissante et fascinante de don de soi et d’ouverture totale à l’autre. Tout ce que j’offrirai ne manquera pas de m’apporter énormément en échange, sur un tout autre plan.

Pour paraphraser Émile Deschamps : “On est riche surtout de ce qu’on a donné.”

Découvrir l’Afrique, tout en mettant ma vie entre parenthèses, le temps de revenir aux choses essentielles, à la relation simple à l’autre.

Et ne dit-on pas qu’une fois qu’on est allé en Afrique, on porte ce continent en soi et qu’il nous change à jamais ?

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