Soulagement et recherche

par Dre Papillon

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Ça y est, l’année scolaire est bel et bien terminée. Et normalement, aucune reprise d’examen en juin ne m’attend.

Depuis mardi soir, c’est un état de fébrilité littérale qui m’habitait, avec un vrai surplus d’énergie ! À tel point que j’ai complété mon examen de 3h d’hier en… 1h ! Je suis donc sortie la première de la salle d’examen. Je ne l’ai pas bâclé, je ne l’ai trouvé ni plus dur ni plus facile que d’habitude. Bon, il est vrai que je lis et j’écris déjà plutôt vite dans mon état normal, alors il ne faut pas se surprendre que ça se passe comme ça quand je suis survoltée !

Après quoi, je suis allée me balader rue Mont-Royal, où je me suis permis un petit plaisir : ma première vraie théière en porcelaine japonaise.

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Ma nouvelle théière japonaise

Voilà, tout ça pour dire que je suis plus que contente d’avoir fini ! Même si mon énergie m’a un peu quittée et que je souffre maintenant d’une légère apathie de début de vacances.

Enfin, ce ne sont pourtant pas de vraies vacances qui m’attendent, puisque dès lundi, j’entame mon emploi d’été au centre de recherche du CHUM, à l’hôpital Notre-Dame. Cet emploi étant par ailleurs crédité comme un de mes cours à option obligatoire, je pourrais presque me considérer comme une étudiante d’été. Chose certaine, dès le premier versement de ma bourse de la fondation R&D, je pense que je vais commander mon petit iBook !

Que vais-je faire de mes dix doigts et quelques neurones pendant les 3 prochains mois ? A priori surtout du travail de technicienne de laboratoire, en biologie moléculaire. En particulier, j’ai cru comprendre que j’aurais à maîtriser la technique ELISA. J’aurai aussi, à la fin, toute une partie d’analyse statistique à réaliser ainsi qu’un rapport complet à produire, voire un article (mais je ne me fais pas d’illusions). Et enfin, en janvier prochain, la participation à un congrès, encore.

Les différences entre ce projet et celui de l’été dernier sont multiples. Certes, on parle toujours de recherche fondamentale, mais à part ça, ça n’a rien à voir…

L’an dernier, je cherchais à voir le rôle de la neurotensine sur les neurones dopaminergiques d’une certaine région du cerveau (le mésencéphale) chez le rat (comparaison entre deux souches en fait). Ceci avait pour but “ultime” d’améliorer notre compréhension des circuits de récompense du cerveau. La seule application clinique que je pouvais imaginer, à très long terme, serait une aide aux personnes souffrant de dépendance aux drogues. On dira ce qu’on voudra, mais ce n’est pas très motivant, malgré mon intérêt certain et indéniable pour la psychiatrie et la neuro ! Certes, le projet était impressionnant pour épater la galerie (je faisais de la neurochirurgie tous les jours et de l’électrophysiologie), mais c’était surtout stressant (la chirurgie), triste (le sacrifice d’animaux innocents) et gore (la façon de réaliser le sacrifice, par exsanguination directement par le coeur puis en guillotinant et prélevant le cerveau).

Cette fois-ci, je cherche à déterminer le rôle de l’hyperprolactinémie (un trouble endocrinien) sur les différents facteurs de risque cardiovasculaire (principalement l’athérosclérose). Les techniques employées sont plus banales et répandues, mais assurément moins stressantes et plus rapides à maîtriser. Je suis déjà prévenue que souvent, après des jours et des jours de manipulations, on se rend compte que le résultat est un échec et qu’il faut tout recommencer ! L’objectif est plus clinique, plus palpable, plus “important”, et donc plus motivant pour moi, qui suis par ailleurs également intéressée par l’endocrino. Il y aura aussi des aspects d’immunologie - un autre domaine qui m’attire beaucoup. Le labo, ainsi que ma directrice de recherche, sont plutôt humbles et non pas portés sur la compétiton comme c’était le cas l’an dernier (où l’ambiance de l’équipe était plus que pourrie, il faut dire ce qui est). Alors je m’attends à une ambiance accueillante, aidante et chaleureuse.

J’ai bien eu, tout compte fait, une - et une seule - proposition pour un stage en région. Mais c’était pour la ville de Témiscaming ; passer l’été en Abitibi, loin d’Hoedic, ne me branchait pas plus que ça. Et je suis mieux payée en restant ici, alors…

Finalement, il ne devrait pas être trop mal cet été !

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