Optimisation capitalistique

par Hoedic

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Hier en rentrant à pied d’un de mes cours je réfléchissais au post de Houssein sur l’importance des choix consommation pour changer le monde. C’est un sujet frais de ma tête du fait de certaines lectures et de la récente tenue de l’UNM.

Houssein, comme Jacques Attali, reprend l’idée que le capitalisme est le système maximisant les profits et donc la croissance, le principal biais présenté étant la création d’inégalité et c’est incontestable.

Personnellement j’y vois une autre problématique, abordée par Houssein sans clairement l’identifier, il s’agit de l’absence d’optimisation des ressources. Je m’explique : pour simplifier, le modèle capitaliste aboutit à l’augmentation la plus rapide possible du PNB mondial. Ceci se fait au détriment des ressources. Peu importe la quantité de ressources utilisée, le but est de vendre, produire des richesses.

Prenons l’exemple du pétrole. Actuellement le pétrole sert pour tout. Comme carburant mais aussi dans l’industrie chimique, on en fait tout et n’importe quoi. Dans de nombreux cas la science moderne serait en mesure de mettre au point des solutions de remplacement mais ça implique des coûts de recherche, un changement et donc des risques sans avantage visible pour l’acheteur final. Il est beaucoup plus simple de continuer à puiser dans les réserves ignorant une utilité future.

Cette analyse s’applique à un grand nombre de ressources, y compris les ressources humaines : on puise à fond le train sans même chercher à optimiser. Oui oui, on fait de l’optimisation de process, on cherche à réduire la consommation des procédés (pour que ça coute moins cher), mais le système global, lui, ne cherche pas à optimiser les ressources. Les ressources sont utilisées comme illimitées.

Évidemment ce n’est pas le cas et une grande partie des ressources se renouvellent à un rythme plus faible que l’utilisation qui en est faite.

Le principe des externalités, considéré comme la solution si correctement prisent en compte, me fait doucement rigoler car la manière dont ces externalités sont quantifiées est généralement faussées.

Effectivement la solution réside en partie dans les choix de consommation. Quand j’achète bio ou équitable, j’accepte de réduire mon pouvoir d’achat pour payer le prix juste d’une ressource, que ce soit en respectant l’environnement ou en payant correctement un travailleur. En réutilisant ou en réparant du mobilier, j’optimise la ressource qui servi à la création du meuble. Si je laisse mon sofa sur le bord de la route et en achète un autre, certes je favorise l’augmentation du PNB mais niveau optimisation des ressources, on est à coté de la plaque.

Un modèle optimisant les ressources réglerait bien des problèmes au niveau de l’environnement et de la répartition des richesse. Malheureusement le capitalisme, le marché, au delà de toutes les théories, demeure le mode d’intéraction le plus simple et direct entre le producteur et l’acheteur. En d’autres termes, sortir du mode actuel signifie un réel effort lors de l’achat à tous les niveaux, consommateurs comme entreprises, dur dur.

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