Excision et infibulation

par Dre Papillon

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Dimanche dernier, il y avait dans La Presse un dossier sur l’excision qui m’a passablement choquée. Ils se sont sentis obligés de publier en grand et en couleurs la photo d’une petite fille maintenue jambes écartées sur le sol, avec l’exciseuse et sa lame (non stérile…) juste au-dessus d’elle, et du sang qui coule. Et La Presse d’essayer de se justifier dans un encart à côté.

(Déjà, je ne voudrais pas être l’Occidental - il me semble - qui était là à prendre ces photos, je me sentirais pas mal dégueulasse et impuissante !)

Le dossier écrit m’a beaucoup touchée, voire presque traumatisée. L’excision et l’infibulation donnent vraiment lieu à des histoires d’horreur en bonne et due forme, sur le plan de la santé des petites filles et des femmes. Il n’y a pas de tradition qui tienne, cette pratique est barbare, dangereuse et relève de la torture pure et simple. Étrange que ce soit les femmes elles-mêmes qui la pratiquent et l’imposent aux fillettes. Le poids du bon vouloir des hommes est si fort qu’une femme non excisée sera rejetée et ne pourra jamais se marier !

Mais cette photo ?! Les Occidentaux n’ont pas besoin de voir pareille image, il n’y a pas ici de “pour” et de “contre” au sujet de l’excision, c’est déjà tout vu ! Nul besoin de ça dans le journal. Toujours plus loin, les médias…

Ça me rappelle cet extrait vu à la télé d’un couple se jetant main dans la main du haut du World Trade Center, le 11 septembre 2001. C’est pas pour rien que je ne regarde plus trop la télé, je n’aime pas subir comme ça des images qui me blessent inutilement.

Les images de Beslan étaient pas mal aussi… Et toutes celles du Moyen-Orient aussi, quotidiennement…

Pour revenir sur l’excision, le Mali est le pays donné en exemple dans le dossier. 90% des femmes y sont excisées. Au Sénégal, c’est 20%, et depuis 1999, la pratique est interdite par la loi. Les choses bougent quand même !

C’était cette semaine à Montréal le Forum juridique sur les mutilations génitales féminines (MGF), parrainé par l’organisme Femmes africaines, Horizon 2015, suite à la conférence internationale contre les MGF qui s’est déroulée à Nairobi en septembre dernier.

Les efforts sont là et sont très louables. On peut espérer que les mentalités changent en profondeur, petit à petit…

Autres références :

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