Manif et stage

par Dre Papillon

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Hier, je suis allée manifester contre les coupes scabreuses dans le régime de prêts et bourses.

Le système d’éducation manque peut-être d’argent, certes, ça je veux bien. Mais combler ce trou au détriment des seuls étudiants les plus pauvres, i.e. ceux qui bénéficient du régime d’aide financières aux études, c’est laid, tout simplement. Augmenter les frais de scolarité de tout le monde aurait réparti le fardeau sur un plus grand nombre et aurait été bien plus équitable.

Et le premier ministre de la province de crier sur tous les toits que les Québécois veulent tellement alléger l’État, qu’ils adorent le libre-échange, qu’ils comprennent et soutiennent les compressions aux étudiants, etc. Je pense qu’il y a une monstrueuse méprise. Je pensais que les Québécois étaient fiers de leurs différences, fiers de leur filet social, fiers de leur assurance-maladie, fiers de leur système d’éducation accessible et de qualité. Je pensais qu’ils y tenaient. Et je le pense même toujours.

C’est juste qu’il n’empêche que les Québécois ont vraiment voté pour ce parti. La méprise tient du fait que les gens ont fait ça “pour le changement”, sans trop savoir ; pas pour se faire enlever les particularités de leur système auxquelles ils tiennent au fond. C’est totalement faux de dire que le Québec veut tendre à devenir plus américain en payant plus cher ses études ! (Car notre premier ministre martelle que nous payons toujours le moins de frais de scolarité et que nous avons la meilleure aide étudiante… Mais cela dépend de notre référentiel de comparaison, et il n’y a pas que les États-Unis dans la vie !)

Malheureusement, je n’ai pas pu rester tout le long, vu ma très faible résistance au froid de canard qu’il fait. Surtout qu’on est resté longtemps au Carré Berri sans trop bouger… En plus, j’étais assez déprimée de participer à cette manifestation seule. D’habitude, les gens y vont entre amis. Moi, c’est comme si je n’avais pas d’amis, ou en tout cas, ils ne sont surtout pas solidaires avec ceux qui sont moins bien nantis qu’eux. Ce n’est même pas de l’égoïsme, c’est carrément du libéralisme. Ils sont riches, et moins ils ont à payer d’impôts pour en aider d’autres, mieux ils se portent. Donc ce n’est pas seulement parce qu’ils ne sont “pas concercés” qu’ils ne sont pas venus avec moi - c’est carrément parce qu’ils sont bien d’accord avec ces coupes. Mais peut-on vraiment leur en vouloir de leurs convictions politiques ?

En tout cas, j’espère que je ne m’en foutrai jamais. Car je pourrais déjà m’en foutre, même si je suis touchée par la mesure ; c’est pas moi qui vais manquer de boulot ou d’argent pour rembourser. C’est surtout une question de valeurs.


Bon, suite à l’annonce de mon stage à Lille, j’ai remarqué dans ma lettre d’acceptation une très discrète condition. Je suis la bienvenue à titre d’observateur. Or, un stage d’externat et un stage d’observation, c’est pas du tout pareil ! De l’observation, c’est bien moins intéressant et enrichissant, en plus de ne même pas être créditable dans mon cursus. Alors j’essaie de faire changer ce petit hic…

Entre temps, j’ai reçu une 2e acceptation de stage, à Toulouse cette fois, en cardio. Et pour un vrai stage d’externat ! Autre ville que je connais bien peu et que j’ai également fort envie de découvrir (ah, le sud… :)).

En tout cas, fini le stress, il semble bien que je vais réussir à aller observer la médecine française ! J’ai bien hâte de voir si c’est si différent que ça d’ici, et en quoi…

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