Élite montante et baby-boomers sur le retour

par Hoedic

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L’édition électronique du Monde d’aujourd’hui contient somme d’articles intéressants, notamment un mini-dossier sur la “jeune” élite française (30/45 ans).

Au résultat, cette jeune élite est pas mal désabusée, en relative perte de repères, exaspérée par l’immobilisme français et pas mal remontée contre les baby-boomers.

"Ceux de 1968 ont vécu une époque bénie. On pouvait alors croire au progrès. Nous, nous sommes nés avec la crise et nous n'avons connu que ça. Le sida a toujours existé pour moi. Je ne sais pas si ça doit me faire rire ou pleurer quand ils me parlent de leur sexualité débridée. Ils ont vécu sur une autre planète et ils nous prennent, en plus, pour des petits cons conservateurs..."
[Source](http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-662253@51-662371,0.html)

Ce profil semble s’inscrire dans une tendance française qui n’est pas propre aux élites. Étonnament ce type de tendance est rarement circonscrite à un pays, ainsi le Québec me donne l’impression de vivre les mêmes angoisses, entre autre par rapport à la génération de la Révolution Tranquille, les 68-tards locaux.

Chez tous ceux qui travaillent en entreprise est revenu l'exemple, jugé très positif, de Michel Pébereau qui a volontairement laissé la place à un successeur plus jeune.
[Source](http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-662254@51-662371,0.html)

Encore plus que la France, le Québec, ou en tous cas Montréal, me semble une région riche de créativité et de volonté de faire, les jeunes sont dynamiques et ont des idées en plus d’avoir des idéaux qui paraissent justes. Mais leur ascension semble bloquée par les boomers qui ne font que se laissent rouler sur les avantages acquis, tout en s’accrochant à leurs postes pour repousser une retraire qui ne sera pas toujours dorée.

Le risque est bien entendu de voir cette génération montante vivre des frustrations importantes et ainsi perdre sa dynamique.

Dans ce cadre, le Québec a peut-être une chance dans la visibilité croissante de cette jeune élite bien représentée par André Boisclair, futur candidat à la direction du Parti Québecois. À ce titre le départ volontaire de Bernard Landry, qui lui représente la Révolution Tranquille pourrait être salutaire. En France, malheureusement la même scène politique ne semble pas vouloir se renouveler (Sarko n’étant pas à mes yeux l’exemple d’un vrai changement de cap).

Ils [la jeune élite] sont pragmatiques, tout en partageant l'idée que la politique a une fonction symbolique, qu'**elle doit créer du désir de vivre ensemble** et qu'elle ne sert pas seulement à prendre des mesures, même efficaces.
[Source](http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3224,36-662254@51-662371,0.html)

Cette étude relatée par Le Monde donne également une image contrastée de personnes voulant à la fois se recentrer sur leur famille tout en s’investissant, pour certains, dans des oeuvres bénévoles, en espérant que la seconde tendance ne sera pas étouffée par la première.

Enfin, un gros travail est à faire entre ces deux générations sur le point de se passer le flambeau. Malgré les critiques, la génération des révolutions a de l’expérience à revendre et doit en fait profiter ces nouveaux arrivants, pleins de volonté mais manquant peut-être d’expérience. Enfin cette génération qui s’approche de la retraite doit également être rassurée quant au fait qu’elle ne sera pas abandonnée à elle-même après avoir laché les rennes, la question du traitement des personnes du troisième âge étant de plus en plus problématique.

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