Retour sur les sentiers battus

par Dre Papillon

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Vendredi 10 juin

Petit vendredi tranquille encore une fois. À l’admission, j’ai senti mon premier thrill sur la poitrine d’un patient, je comprends enfin de quoi il s’agit ! (C’est quand le souffle est tellement fort qu’on le sent avec la main sur le thorax). Ce qui est très amusant, c’est que j’ai fait écouter son souffle au patient, et il en a été très impressionné, mais j’ai pu lui expliquer qu’en fait, dans sa pathologie, plus le souffle est fort et plus c’est bon signe ! En effet, ça signifie que le trou est tout petit, ce qui donne beaucoup de turbulence… Ce qui est mieux qu’on très gros souffle avec les flots qui circulent tout seuls facilement après tout ! D’ailleurs j’ai plus tard assisté à son ECG d’effort et comme il est très sportif, il est arrivé au-delà du 90e percentile pour l’âge. L’autre admission était un syndrome de Kawasaki, je ne m’attendais pas à croiser une telle rareté un jour… Mes relations avec les médecins, externes/internes et infirmières se sont de plus en plus agréables.

Nous avons aussi vu un patient avec les pires complications possibles des cardiomyopathies : ses poumons sont foutus. On lui a fait différents tests, comme par exemple la mesure de l’oxygène dans le sang pendant qu’il marche (quelques petits tours de couloirs d’hôpital pépère hein…). Déjà qu’il n’est pas très saturé au repos, mais en marchant c’était une catastrophe : 60% (c’est normal d’être à plus de 90% et la plupart des gens sont tout le temps à plus de 95%…). Il était tout bleu d’avoir marché. Ses doigts étaient déformés par le manque d’oxygène mieux quand dans les livres quand ils veulent nous l’illustrer… C’est à se demander si des parents devraient vraiment avoir le droit de refuser une opération sur leur enfant, vu les conséquences inéluctablement morbides voire mortelles d’une telle décision !

Le soir, hop, direction Paris encore une fois ! Ma mauvaise aura semble envolée, le train arrive à l’heure, les tickets de métro fonctionnent, etc. Tout marche comme sur des roulettes. Je passe la soirée avec deux amies de longue date (et je rencontre le mari de l’une au passage), de ce type d’amitiés qu’on a toujours vécues de façon intermittente, à se voir de façon très espacée dans le temps mais à ne jamais se perdre de vue non plus, loin de là ! Vraiment très agréable, mais toujours trop court…

Le samedi, on a beaucoup marché dans Paris, mais il m’en a fallu du temps pour me « réapproprier » un peu la ville. L’impression d’étrangeté, de désagrément même, était tenace. Les rues, les métros, tout me surprenait comme si je n’y avais jamais vécu ! De même que tous les gens qui quémandent partout, et qui tirent la tronche, et qui entrent en collision avec vous parce qu’ils sont si pressés et si importants… Ouf ! Je ne m’étais jamais sentie bousculée à Paris avant et je trouvais les ragots sur les Parisiens mal fondés et faux, j’ai dû changer avec le temps… L’âge, que voulez-vous… ;)

Il n’empêche que la ville a ce quelque chose de toujours plaisant à visiter et revisiter, inlassablement. Je suis même retournée me promener sur notre ancienne rue, entrée dans la cour intérieure… Drôle, très drôle de sensation ! Revu tous ces lieux qui étaient « mon quartier » il n’y a pas si longtemps, la gare St-Lazare, la Madeleine de plus en plus crade et foncée, la Concorde, les Tuileries, le Louvre… Découvert tous les petits changements, parce que Paris est loin d’être une ville statique. L’omniprésence de références au sujet de Paris 2012, des anneaux olympiques partout, etc. Il faut quand même bien avouer que je n’ai jamais profité de la ville en y habitant, prise que j’étais par mes études (aussi ridicule que cela puisse paraître en parlant de la Terminale…). Je n’avais rien vu passer.

J’en ai d’ailleurs profité pour aller dans des lieux encore jamais foulés, une vraie honte : les buttes Chaumont et le canal St-Martin. Très vivant et joli, beaucoup de monde partout, des jeux pour les enfants… Il faisait un temps magnifique et j’ai même pris des couleurs ! De verdâtre, je suis passée à rose saumonée ;)

Le soir, repas dans le quartier Montmartre chez cette si gentille blogueuse et sa famille. On y a mangé un délicieux plat guadeloupéen typique. Dommage que je dormais un peu éveillée sur la fin de la soirée, j’ai l’impression d’en avoir manqué des bouts… Un gros merci pour tout et à la prochaine, en Guadeloupe peut-être justement !

Cette journée a aussi été l’occasion de rencontrer le fameux blogueur et marin normand, qui n’était pas sans me faire penser, en plusieurs points, à Karl. Décidément énigmatiques, ces Normands, et agréables à découvrir ! J’espère ne pas l’avoir trop embêté avec mes recherches de bijou et chaussures pour le mariage, dans les grands magasins et petites boutiques… Hihi, c’est si peu moi, de traîner les gens dans les magasins !!

Dimanche j’ai revu deux autres amis, des gens de Nantes en fait, mais les gens bougent tellement… C’est toujours un régal de revoir ses amis après si longtemps et de retrouver la même complicité qu’avant, comme si on venait de les quitter. Comme j’étais frustrée la veille de ne pas avoir eu le temps d’aller au Sacré-Cœur en plus de tout le reste, devinez où j’ai trimballé ceux-ci ? Eh oui, à notre ancien lieu de promenade « en attendant la lessive » ;)

Et voilà comment s’achève un week-end immensément plaisant et rempli comme je les aime :)

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