L'échec des banlieues françaises

par Dre Papillon

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Il y a eu beaucoup de choses écrites sur le sujet des banlieues françaises ces derniers jours, tant dans les journaux que sur les blogs.

À chaque fois, le point de vue abordé est un peu limitatif, alors que la vraie problématique est d’une complexité infinie, ayant en plus dérivé dans le temps sur souvent une voire deux générations.

Chose certaine, si on compare l’immigration ici et celle en France, on peut lui trouver quelques différences majeures qui aident à expliquer, en partie, les difficultés rencontrées là-bas et pas ici.

Premièrement, l’immigration en France a été très massive en peu de temps, ciblée (le Maghreb) tout en ne l’étant pas (pas vraiment de critères d’éducation ou monétaires) - en ajoutant la naturalisation par liens familiaux. Évidemment, les immigrants au Canada (autres que les réfugiés) doivent être scolarisés un minimum et avoir un peu d’argent. C’est sûr que ça facilite les choses ! En plus l’immigration canadienne est assez variée, d’Amérique centrale et du Sud, d’Europe, d’Afrique, d’Asie. Ça crée moins de ghettos culturels en partant. Je me demande s’il y a des problèmes à Vancouver, où l’immigration a eu tendance à venir presque exclusivement d’Asie (jusqu’à quasiment 50 % de la population par endroits). Je ne suis pas assez familière avec cette région, mais en tout cas elle n’a pas l’air de flamber.

Finalement, il faut dire que ce n’était sûrement pas très malin de tous les envoyer dans de lointaines banlieues, parqués dans de massifs immeubles bétonnés d’où l’avenir ne peut être autrement que gris.

Malgré tout, ceci n’explique pas tout. Il y a aussi le cercle vicieux qui fait que les Français sont peu ouverts à ces immigrants en général, et le sont de moins en moins en fonction de leurs problèmes d’intégration. Les récents événements ne feront encore qu’empirer les choses.

Il y a aussi ce gouvernement qui n’a jamais été très proactif en termes d’accueil et d’incitatifs à l’intégration, alors qu’il aurait dû l’être dès le début (il y a quelques décennies). Et dont l’attitude “poigne de fer” des dernières semaines n’a fait que mettre le feu aux poudres. Comme souvent, la même attitude, mais gérée et communiquée différemment, aurait certainement pu mieux passer auprès de tous, sans confrontation. Ils n’ont pas de conseillers ces gens-là ?

Toutes ces explications ne servent évidemment pas à justifier les actes qui ont été commis et continuent de l’être. Ce sont des actes gratuits, dangereux, malveillants, et même autodestructeurs (car c’est leur milieu de vie qui y passe). Comme quand on tape dans le mur et qu’on fait un trou dedans, ou qu’on s’énerve contre son clavier et qu’on le brise. Au mieux ça défoule. Mais après, on n’est pas très fier de soi, et on a un mur troué, ou un clavier cassé. On n’a pas grandi et ça ne nous a rien apporté. Ni aux autres autour de soi.

Car le libre-arbitre demeure, même dans les situations difficiles et la contrariété. Il n’y a pas d’excuse.

Pour finir, un petit texte de Foglia, sur place, dans La Presse d’aujourd’hui. C’est rare qu’on l’ai sur Internet, profitez-en !

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