Mes tout premiers souvenirs

par Dre Papillon

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Mon enfance aussi, tout comme celle de Leeloolène, est ponctuée de certains points de repère simples. Je cherchais évidemment des souvenirs du temps où je vivais en Abitibi (donc avant 9 ans), et plus simplement avant l’école et la garderie (donc avant 5 ans).

Mon tout premier souvenir est facile à identifier comme tel. C’est une saynète assez courte. C’était l’hiver, et je devais monter dans notre voiture de l’époque. Cette voiture comportait un trou béant au sol à l’arrière et mes parents s’en s’ont débarassés en 1985. Je me souviens très nettement de ma mère me disant “Attention, il y a un trou par terre !” et même d’avoir pensé que je le savais déjà ! Ou était-ce ma réponse ? J’avais tout juste 3 ans, maximum.

Je me souviens aussi de la glorieuse époque (3-4 ans) où, forte de mes nombreuses siestes et de mon heure de coucher outrageusement tôt, je me levais à 5h du matin et j’allais extirper de son lit à barreaux mon meilleur compagnon de jeu : mon petit frère. C’était assez acrobatique de le faire sortir de là, je devais m’aider d’une chaise, car j’étais trop petite pour abaisser la barrière. Mais ça valait le coup. Et ça réveillait immanquablement les parents.

Malheureusement, je n’avais que 21 mois à sa naissance. J’ai vu des photos du moment où ils me l’ont présenté, d’où l’impression de “souvenir suggéré”, mais je ne crois pas m’en rappeler réellement.

Je me souviens aussi de la prématernelle où j’allais à 4 ans. J’avais du mal à utiliser un ciseau pour découper des formes, à cette époque. Je me souviens des longues promenades dans les sous-bois, des bleuets qu’on cueillait l’été pour faire des tartes et des igloos qu’on faisait dans la neige l’hiver avec mon oncle-gâteau qui venait nous rendre visite là-bas, même si c’était loin et froid. Je me souviens de ma mère qui était déjà en dépression à l’époque et qui ne trouvait pas le temps de “jouer avec moi”, même quand je lui demandais, parce qu’elle avait trop de choses à faire et qu’elle était fatiguée.

Toujours à 4 ans, je me souviens du jour d’été où mon père est arrivé avec un chien. Il n’en avait parlé à personne et est arrivé un jour de la SPA avec sa trouvaille. Je jouais dehors et avant de rentrer, il m’a dit “Attention, il y a Papillon dans la cuisine”. J’ai bien cherché, je n’ai pas vu de papillons. Par contre, j’ai trouvé un petit chien en train de boire. Oh, rétrospectivement, il n’était pas très beau, un mélange bâtard de chiouahoua avec autre chose. Il était un peu fou et mal élevé. Mais c’est devenu mon chien et mon meilleur ami, jusqu’au jour où je me le suis fait enlever.

C’était plusieurs années plus tard. Nous avions intégré notre nouvelle maison en banlieue de Montréal. Mes parents travaillant tous deux au centre-ville, étant donc absents du domicile pendant de très longues heures quotidiennement, et le chien ayant tendance à manger tous les tissus possibles pour se désennuyer… Mon père a dû aller le reporter à la SPA d’où il venait. J’étais alors assez grande pour savoir ce qu’il adviendrait d’un vieux chien pas très beau, un peu obèse, sans me faire d’illusions.

C’était la veille de mon anniversaire de 9 ans. Et cet anniversaire-là, pour cadeaux, tout le monde a eu la même idée de m’offrir un livre, et je n’ai rien reçu d’autre. Certes, j’aimais bien lire, mais j’étais encore une enfant, et j’étais infiniment triste. Comme quoi, mon coup de blues d’anniversaire n’est pas une chose qui date d’hier !

C’est drôle, mon père, qui n’est pas très fin psychologue en général, a toujours cru que j’étais fâchée contre lui à cause de cet épisode passé, auquel je ne pensais jamais.

Mais la rancune est une chose étrange. L’an dernier, les émotions reliées à cet événement ont fini par remonter et surpasser la raison. C’est vrai que, malgré tout, je lui en veux toujours…

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