Trop bon, trop con 2.0

par Hoedic

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Le moins que je puisse dire, c’est que ma vie ne manque pas de piquant ces temps-ci !

Ce soir je rentre du boulot, en vélo comme d’hab’ ; je pédale tranquillement sur Saint-Catherine après être passé au Spectrum pour prendre nos billets pour Les têtes raides et Polemil Bazar ce dimanche. Sur le trottoir en face, deux j’entends deux voix féminines crier, une femme après un gars fuyant avec un sac à main dans les bras.

N’écoutant que mon courage, je prends le gars en course. Il fait quelques pirouettes pour me semer mais se retrouve finalement au milieu de l’intersection Bleury et Sainte-Catherine. Ne sachant trop comment l’arrêter, je m’essaie pour la technique plaquage-viril-façon-football-américain, variante bicyclette qui roule entre les jambes. L’esthétique n’y était surement pas. Il finit par terre. Moi aussi. Se relève. Moi aussi. Pour je ne sais trop quel raison je l’attrape par a col. J’ai l’impression qu’il va essayer de me frapper. Finalement non. Il tremble. Son regard est complètement absent. Il ne fuit pas ni ne m’attaque, il reste interdit, halletant, face à moi.

La demoiselle nous rattrape et ramasse en urgence ses affaires étalées au sol. L’autre est toujours au bout de mon bras. Pendant quelques instants j’étais dans un autre monde je pense. Il me fait une infinie pitié. Finalement je lui balbutie de foutre le camp. Quand je me retourne la propriétaire des affaires volées s’est elle-même envolée, sans demandé son reste. Je reprends mes esprits et relève mon vélo ; le guidon est tordu, la poignée gauche avec le controleur du dérailleur avant pointe à 45° vers le bas. Mon pantalon de travail est flingué, au niveau de la poche (maudites clés) et du genou.

Deux passants ont la gentillesse de m’aider à remettre la chaîne qui a déraillé sur le plateau avant. Je reprends ma route, tenant le guidon par le milieu tant prendre la poignée gauche en main est déstabilisant. Ce vélo, je l’ai acheté la semaine dernière suite à une chute. Je file directement au magasin. Il m’en coutera 50$ de réparation. J’ai beau argué, calmement puis fermement que j’ai fait ça pour aider et qu’ils pourraient au moins faire un geste, rien n’y fait. La saison du vélo est courte me dit-il. Ce n’est pas ses affaires.

Un nouveau pantelon pour le travail m’en coutera surement 70$. La morale de l’histoire, je me suis blessé et je fais devoir payer 120$ de réparation pour avoir aider quelqu’un de la part de qui je n’ai même pas entendu un merci. Peut-être était-elle stressée par la présence de son voleur. Peut-être aurait-elle souhaité me remercier plus mais que les événements l’ont poussé à faire autrement. Quoiqu’il en soit, tout ceci me laisse, une fois de plus un goût assez amer.

Ajout : Dre Papillon me fait remarquer que nous sommes le 6 juin 2006, est-ce là la marque du diable (666) pour moi ?

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