L'orage

par Hoedic

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Dans la nuit moite le ciel sans étoile étincelle par intermittence. Seul dans mon lit, le plafond me parle. Voilà 40 minutes qu’à vélo elle appareilla en direction de l’hopital pour une nuit de veille.

La cellule orageuse la plus intense arrive visiblement de l’ouest, sa direction. À quelques minutes près, elle a pu éviter ou s’est fait prendre par le soudain déluge.

Il est temps d’aller fermer la porte du balcon pour ne pas découvrir au petit matin un étang en lieu et place du bureau. Mais je suis happé par le tonnerre grondant dehors. Je me retrouve maintenant en caleçon assis sur la galerie extérieure ; la corniche au sommet de notre façade me permet de rester presque sec tout en étant dans la tourmente.

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Comme peignait Monet...

Je suis de nouveau un petit garçon passant ses étés à Collioure. J’étais coutumier de ce temps. Alors que toute la maison dormait, je regardais la foudre zébrer l’horizon. À flan de colline j’avais une vue dégagée sur plusieurs kilomètres jusqu’aux pré-pyrénées.

L’objectif est toujours le même : surprendre l’éclair parfait, celui qui frappe droit devant, épais, éclatant, capté d’un regard, proche de préférence. À chaque illumination du ciel, je compte les secondes jusqu’à entendre la détonation. À moins de deux secondes, c’est le bonheur : le son produit par la décharge électrique arrive distinctement et c’est de tout le corps qu’il est possible d’entendre l’air proprement déchiré par les forces telluriques.

Alors, l’espace d’un instant, chaque goutte apparait, immobile, lumineuse, vision stromboscopique issue d’une lumière surnaturelle. Dans la rue, des hommes et des femmes sortant des restaurants courent en tous sens, parfois grotesquement couverts de sacs poubelles. La rue est désormais un ruisseau, Montréal prend un air de Bangkok sous la mousson.

Les cumulo-nimbus continuent leur chemin avec leur lot de secousses électriques, la pluie faiblit, l’air a fraichit. Une heure qu’elle doit être arrivée à destination. Si un incident avait du se produire, surement que j’aurais déjà été averti. Le lit me rappelle à mes songes et bientôt une nouvelle aurore.

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