La France des demi-baguettes 1

par Dre Papillon

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Article rédigé en écho à cette suggestion de Winckler.

J’avais 17 ans quand je suis arrivée à Nantes, en France, pour faire ma Première au lycée, en série scientifique.

L’immersion était totale puisque j’allais même vivre dans une famille française (celle de mon amoureux de l’époque, le même qu’aujourd’hui, pour tout vous dire).

Qu’est-ce qui m’a surprise, touchée, marquée, déçue ou fait sourire cette année-là ?

Les grèves (au point de manquer d’essence, ou de ne plus recevoir de courrier pendant des semaines). La télé française tape-à-l’oeil qui a l’air tout droit sortie des années 80. Patrick Poivre d’Arvor et les Guignols de l’info, aussi.

La sempiternelle querelle : Nantes est-elle en Bretagne ou ne l’est-elle pas ? Les séparatistes bretons et leurs graffitis un peu partout.

Le temps “doux” mais la pluie incessante, l’humidité qui transperce jusqu’à l’os. En contrepartie, le jardin des plantes en fleurs au mois de mars.

L’usage du tramway, du TGV. Les musiciens qui jouent toujours Tri Yann dans la gare (Le loup, le renard et la belette ; Dans les prisons de Nantes).

La musique française, que j’aime beaucoup. Le cinéma français que je découvre avec plaisir.

Les bons petits déjeuners avec la brioche. Les plats typiques de différentes régions comme la choucroute, le cassoulet, le confit de canard, le petit salé, la tartiflette.

Les questions à développement dans toutes les matières, au lycée. La pensée qui s’ouvre, se précise, se ramifie. L’histoire et la géographie centrées sur l’Europe. La lecture de Zola, de Maupassant. L’apprentissage de l’espagnol avec une prof privée.

Les mauvaises notes, parce que c’est normal d’avoir 12 et que la moyenne de la classe soit de 10 (sur 20).

La découverte du principe des prépas, des Grandes Écoles dans toutes sortes de domaines. Une certaine forme d’élite comme il ne s’en fait pas au Québec…

La nuit des publivores, la Fura del Baus, le Lieu Unique (anciennement Lefebvre-Utile), Thomas Fersen qui chante Il pleuvait sur Nantes en concert un soir de tempête. La nuit de l’ICAM. La fête de la musique. Malgré tout, une vie culturelle assez limitée.

Une chirurgie du poignet dans un hôpital “privé” comme il s’en fait en France. Les soins à domicile de l’infirmière par la suite, et la super kiné qui fait des miracles. Tout ça remboursé par la Sécu et la mutuelle étudiante.

L’incivilité des Français, qui essaient toujours de te dépasser en attendant le bus, ou qui se bousculent comme des fous furieux dans la queue pour la cantine.

La FNAC et tous ses bouquins, disques, DVDs, matériels électroniques et informatiques. Le paradis !

Le passage de la Pommeray, si joli. La rue Crébillon si vivante et garnie. Les crêperies bretonnes à tous les coins de rue, délicieuses, et le cidre qui accompagne si bien.

Les rues pavées, les jolis immeubles anciens partout, même dans le plus petit village ou la première banlieue venue.

Le temps passé à flâner dans le jardin des plantes, autour du château des ducs de Bretagne ou aux abords de l’Erdre. Les escapades à La Baule.

Les vacances de Noël à Avoriaz dans les Alpes. Les ponts du mois de mai avec la découverte de Belle-Île à vélo.

La vie avec l’homme de ma vie qui s’écoule tranquillement, envers et contre tous.

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