L'achat d'un premier appart

par Dre Papillon

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Voilà des années que nous rêvions d’être propriétaires chez nous. Mais régulièrement, je refaisais des calculs de budget et j’arrivais immanquablement à la conclusion qu’on ne pourrait pas le devenir avant un bon 5 à 10 ans.

Et puis, un beau matin l’hiver dernier, je refais mes calculs avec mon futur salaire de résidente beaucoup plus proche et concret, je change quelques prémisses à nos besoins, j’arpente un peu les sites d’agences immobilières pour me remettre au fait des prix actuels dans le quartier que nous aimons… Et tadam ! Finalement, je me rends compte qu’avec seulement quelques compromis, tout devient possible.

Grande révélation qui nous a amenés à poser nos critères de recherche. Assez grand, pas trop cher, évidemment. Si ce devait être un ancien immeuble, nous voulions l’étage tout en haut pour ne pas entendre marcher sur nos têtes. Beaucoup de lumière naturelle avec de grandes fenêtres et une orientation sud-ouest. Pas de rénovations majeures à faire. Le tout situé dans le quartier que nous aimons, à distance de marche de nombreux services, du métro, et à distance de vélo du centre-ville et des principaux hôpitaux, histoire de pouvoir rayonner aisément dans la ville. Enfin, bien sûr, quelque chose de joli et qui nous plaise.

Combiner tous les critères et vous verrez que même dans un marché assez actif, le choix se restreint rapidement. Alors nous en avons visité, des appartements. Des sombres. Des trop petits. Des dans un micro-quartier qui ne nous plaît pas à l’intérieur du quartier qu’on avait choisi. Des avec planchers de “bois flottant”. D’autres dont il faut refaire la cuisine et/ou la salle de bain. Des mal foutus, des pas jolis.

Notre goût s’est plutôt accroché sur les appartements de construction récente, généralement insonorisés, pratiques, de bonne qualité, et sans trop de rénovation à prévoir. Nous en avions repéré deux assez comparables. Un que nous avons écarté car il donnait sur un garage de la ville, et le va-et-vient incessant des camions ne nous inspirait pas plus que ça, sans compter leur vue déplaisante. L’autre, nous l’habitons maintenant !

Il répondait à tous nos critères, il nous plaisait bien. Les plus petits détails nous convenaient à merveille (électroménagers inclus, stores inclus, date de déménagement avant le début de ma résidence…). Nous avons fait une offre pour essayer de faire baisser le prix. Avons reçu un contre-offre avec vraisemblablement le prix qu’il nous fallait accepter si nous voulions le faire nôtre.

Et c’est là que je me suis dégonflée. Ça allait trop vite. J’attendais encore de savoir dans quelle spécialité j’allais m’orienter, quel réseau universitaire j’allais fréquenter. Et même une fois que j’ai su la réponse, c’était trop de nouvelles à la fois pour moi, en une journée.

Surtout, j’avais peur de faire le saut. Peur que ce ne soit pas le prix juste devant l’impossibilité d’évaluer la valeur de la chose. Peur que notre impression soit biaisée, faussée, et que nous soyons en fait déçus en le revoyant. Alors je me suis dit, tant pis, il y en aura d’autres. Même si on trouve seulement dans plusieurs mois ou années. Il ne faut pas acheter si l’on n’est pas pleinement à l’aise avec notre choix.

Je dois avouer que cette décision m’a beaucoup soulagée de mes nuits blanches à faire de longs calculs, à me monter des châteaux en Espagne, à imaginer les milliards d’éventualités désastreuses possibles. J’ai enfin pu dormir sur mes deux oreilles, une nuit ou deux.

Temporairement seulement, car j’ai vite recommencé à arpenter les sites d’agences. Constaté que beaucoup d’appartements moins bien à prix bien plus élevé sur le marché avaient des caractéristiques assez semblables “au nôtre”. Enfin, à celui qu’on venait de laisser filer ! Qu’on n’en retrouverait peut-être pas d’autre aussi sympa à bon prix…

Et c’est là que, rongés par le remords, nous avons essayé de réactiver la contre-offre de la propriétaire. Avec succès vu la suite des événements !

Négocier un prêt hypothécaire, trouver un inspecteur, un notaire… Quel tourbillon ! C’est seulement à notre retour de voyage que nous avons scellé et officialisé le tout. Que nous avons enfin emménagé chez nous. (Même si c’était pour ne pas y passer beaucoup de temps vu le nombre d’heures que nous gaspillons au travail !)

Depuis, nous passons d’un contentement à un autre. Là où nous croyions déménager vers un localisation un peu moins heureuse qu’avant, quasiment en périphérie du Plateau Mont-Royal, en fait nous nous sommes installés à la jonction entre plusieurs quartiers tous plus intéressants et différents les uns des autres : le Plateau toujours, mais aussi le Mile-End que nous avons découvert avec enchantement, Outremont et ses jolies rues ombragées, et Rosemont. Le meilleur des mondes, finalement, tout ça près de plusieurs espaces verts, du métro, des lignes d’autobus pratiques pour moi, des pistes cyclables, des stationnements Communauto. Sans compter les innombrables services, cafés, restos et boutiques dans toutes les directions.

Le meilleur des mondes, quoi. C’est drôlement agréable d’être encore plus contents que prévu !

P.S. Merci à Sally pour son aide et sa patience dans tout ce processus. Et pour avoir enduré nos multiples voltes-faces ;)

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