Chroniques germaines

par Hoedic

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Profitant récemment de la venue de France de la Grand-Maman de Monsieurs, nous avons fait deux sorties très appréciables : le restaurant La Chronique, à deux pas de chez nous, et une nuit en amoureux à l’hotel Le Germain avec une souper dans le restaurant des lieux, le Laurie Raphaël.

Plus tard, une collègue me demande pourquoi moi, un Français, je dépense des sommes assez élevées pour aller dans des restaurants français alors que je pourrais surement me cuisiner des plats tout aussi bons.

Déjà c’est nettement surévaluer mes talents culinaires.

Mais quand bien même, c’est la notion d’expérience qui revêt un caractère symbolique et qui justifie à mes yeux la dépense.

Prenons La Chronique, parmi les meilleurs restaurants de Montréal : petite salle (une vingtaine de tables), ambiance sobre et feutrée. Un nombre limité de personne au service (3-4 personnes). Chacun maitrise son affaire, amène ce qu’il faut au bon moment, discrètement, avec aise.

Le sommelier nous met à l’aise, nous qui apprécions le vin sans être œnologues avertis. Il nous propose du vin au verre en fonction de chaque plat. Aimable, il nous sert juste une lichette pour gouter, prêt à proposer autre chose si une moue montre une hésitation. Petite attention, il se propose de nous servir en plus le fond d’un verre d’une bouteille de qualité supérieure qui a été utilisée pour une dégustation. À la bonne franquette !

Les plats sont d’autant plus divins que l’ambiance coule toute seule sur nous, un agrément complet des cinq sens, reposés, abandonnés à savourer chaque élément de l’environnement. Une expérience où tout est mis à contribution pour profiter de ces instants.

Ensuite, regardons le Laurie Raphael de l’Hotel Germain. Salle plus grande, mais pas forcément tant que ça non plus. Beau cadre, moderne, carte aguichante… mais service typiquement nord-américain. Plusieurs personnes se relaient sans réellement créer de lien dans la durée. Les “tout va bien ici” qui viennent interrompre la discussion, la sensation régulière d’une paire d’yeux qui vient scruter l’avancement du repas, bref un service tellement empressé à satisfaire le client qu’il en devient contrariant.

Quand vient le moment du vin, la serveuse répondant “tous les serveurs sont sommeliers” laisse planer un sentiment de perplexité et le service du verre d’un trait en même temps que la récitation des caractéristiques du vignoble ferme d’office la porte à une autre sélection.

Un repas très bon, mais juste un repas. Or l’empreinte laissée dans la mémoire entre un bon repas et une expérience savoureuse n’est vraiment pas la même.

À l’autre bout du spectre se trouve notre visite à l’Express : service rigide, serveuse qui se refuse à conseiller un vin, vin d’ailleurs servi trop froid, et un coup de pied au cul avec l’addition. Une expérience complète aussi, mais dans le mauvais sens.

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