Donner un sens à la mort

par Hoedic

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La bonne fortune veut que pour l’heure mon entourage et moi-même soyons épargnés par la mort et la maladie. En cette matière ce n’est toujours que partie remise, mais mieux vaut plus tard que maintenant.

La mort tragique d’une cycliste la semaine dernière et la cérémonie de vélo blanc qui a eu lieu ce matin m’amènent à réfléchir notamment sur notre volonté à donner un sens à une mort. Cette idée, explicite ou non, était sur toutes les lèvres ce matin alors que des centaines de cyclistes étaient venus commémorer ce tragique événement.

Dans le cas présent, difficile de ne pas voir dans la mobilisation qui a suivi, non seulement la quête d’un sens mais aussi de l’action, du changement. Est-ce nécessaire d’avoir à ériger des morts en martyrs pour en arriver là? Difficle d’éviter la question, difficile aussi d’y répondre.

Bien des causes ne bénéficient du support lugubre d’une mort violente et visible de tous, elles n’en sont pas moins importantes pour autant.


Nous, vous, eux, les cyclistes, les automobilistes, les piétons. J’ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi nous, les cyclistes étions souvent perçus comme un groupe, comme si on se tenait. L’événement de ce matin en est une explication. Est-ce qu’un regroupement de piétons va faire une commémoration pour les deux victimes du crétin de la route la semaine dernière? Probablement pas. Pas plus que les automobilistes lorsqu’un des leurs est victime d’un accident mortel, pourtant une des principales causes de mort violente à travers le monde.

Bizarrement le militantisme semble de plus en plus mal vu dans nos sociétés. Comme si avoir des opinions était une forme d’extrémisme, de menace à la paix sociale. Plusieurs années de militantisme des groupes cyclistes sont pourtant en train de faire évoluer les choses au gré des vélos blancs installés en bord de route. Non, ça ne changera pas le sort du monde, les guerres, la pauvreté, mais souhaitons que cela puisse rendre notre coin de Terre un peu plus humain.


Le temps m’appelle : il faut finir ces vers.
A ce penser défaillit mon courage.
Je vous salue, ô vallons que je perds !
Ecoutez-moi : c’est mon dernier hommage.

François-René de Chateaubriand, Les adieux

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