La France des concours

par Dre Papillon

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La France est un pays que j’aime depuis l’âge de 14 ans et où il fait bon vivre… Je suis très heureuse d’y avoir passé deux années - très constructives et enrichissantes - de ma vie. Pourquoi alors l’avoir quittée ?

Il faut savoir une réalité de ce pays. Pour arriver à quelque chose, il faut y passer (et réussir) des concours. Et ce, que ce soit pour rentrer à Polytechnique, à Centrale, à HEC, à Science-Po, en école véto, de cinéma ou d’architecture, en médecine, pour devenir prof ou ballerine, et même pour faire de la musique dans le métro.

Il ne s’agit donc pas de concours à la nord-américaine, pour gagner un crayon ou une télé. Ce sont des concours qui demandent de sacrifier souvent des années de sa vie sur leur autel, des concours d’un redoutable et monstrueux enjeu. Tout repose souvent sur quelques épreuves, quelques QCM ou petites dissertations. Il faut être fort et en forme au bon moment. Il faut aussi avoir un psychique et une résistance au stress à toute épreuve pour affronter ces grands marathons d’aridité. Certes, on peut aussi n’avoir rien de tout ça et réussir quand même, par chance. Mais alors, ce sont les années consacrées au concours en question qui sont bien pénibles, malheureuses, et arrosées de larmes amères…

Le concours de médecine est particulièrement affreux parce qu’il laisse beaucoup de monde sur le carreau. Je ne dis pas que c’est la fin du monde - il existe tant de métiers passionnants où se réorienter. Mais je me révolte contre ce système que je trouve inhumain et qui consiste à faire gaspiller à des jeunes gens des années de leur vie, ainsi que de l’espoir, des rêves, du courage ou de la confiance en soi, selon le cas. Même le principe du redoublement est assez odieux. Et si j’avais tenté et réussi ce concours, comme il arrive à certains, j’aurais continué de trouver la situation déplorable pour ceux - trop nombreux - qui restent derrière.

Il me semblait qu’à ce moment de ma vie, j’avais plutôt envie de sérénité et de bonheur. Pour Hoëdic aussi, d’ailleurs. Alors nous sommes venus ici. Au lieu de vivre une année de folie, l’an dernier, j’ai étudié et travaillé très fort, mais pour apprendre, pas pour battre les autres. Ça m’a paru normal et agréable. Du stress en médecine et dans la vie, on en a déjà assez sans s’en rajouter inutilement. Non ?

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