Les APP présentent un inconvénient que j’ai le bonheur de découvrir ce week-end, alors que je suis en train de bosser sur mon tout premier cours “enseigné” de cette manière.
Ce n’est pas tout à fait optimal.
Je m’explique : quand un prof prépare et donne un cours, c’est surtout lui qui travaille très fort. Il doit trouver toute l’information pertinente sur un sujet, la structurer en fonction des objectifs, et il doit user de ses talents rhétoriques d’orateur pour la transmettre.
Par opposition, quand 220 jeunes gens font un APP, ils réinventent en quelque sorte la roue à chaque fois. Chacun s’occupe à débroussailler tous les livres de référence concernant un thème donné, à organiser cette informations en fonction des buts fixés en groupe…
Autant dire qu’il s’agit d’une perte de temps monumentale.
Cependant, on sait bien que l’on ne retient jamais qu’on certain pourcentage des informations qui sont portées à notre connaissance. On conserve donc davantage de l’essentiel quand on ratisse large que lorsqu’un enseigant nous délivre déjà un concentré d’éléments tous plus indispensables les uns que les autres.
De plus, quand un prof gaspille sa salive pour nous faire part du fruit de son dur labeur, nous ne nous sentons que bien modérément concernés et intéressés. Nous recevons passivement, comme un vase en sa vacuité, le précieux fluide de connaissances qu’il veut bien déverser sur nous.
Alors qu’en APP, on se fait dès le départ interpeler par un problème, puis on réalise toute la démarche intellectuelle nous menant à nous questionner sérieusement. C’est ainsi que tout naturellement nous sommes amenés à vouloir connaître les mécanismes sous-jacents ; nous ne voulons surtout pas rester sur notre faim avec nos pauvres hypothèses !
C’est tout de même un contact plus personnel et impliqué avec le savoir. Et il paraît que ça marche…