Fersen est un véritable chanteur français, un incontournable ; il va sans dire que je l’apprécie grandement. Je me rappelle même du contexte exact dans lequel je l’ai connu : c’était par la bouche même de Daniel Pennac (l’auteur), il y a quelques années, à l’occasion d’un salon du livre.
Je ne cacherai pas que je l’ai d’abord découvert sous forme de mp3 (ses disques n’étaient alors pas vraiment accessibles ici). J’ai eu le coup de foudre pour de nombreux titres : Les papillons, Bella Ciao, Que l’on est bête,* Ne pleure plus… J’affectionne tout particulièrement *Bucéphale, qui mélange brillamment des histoires de chevaux et de jeu (gambling). J’ai d’ailleurs rapidement couru me procurer l’album Qu4tre, qui se trouve être exquis du début à la fin (ah ! ce cher Monsieur) - avec aussi, pour ne nommer que celles-là, Les malheurs du lion, Elisabeth, Marie-des-guérites, La chauve-souris, Chez toi, La chandelle…
Plus récemment, j’ai pu savourer son dernier album, Pièce montée des grands jours, avec entre autres Saint-Jean-du-Doigt, Croque *et *Le chat botté (ma préférée). On a aussi droit à la belle voix de la tristement défunte Marie Trintignant sur la piste de même nom que l’album.
Les paroles de ses chansons sont toujours délicieuses ; certes pas toujours compréhensibles quand on ne maîtrise pas parfaitement l’argot français, mais une partie du charme qui opère réside justement dans cette langue imagée et bariolée. Elles traitent de sujets quotidiens et proches de nous, sous forme de tendres petites fables pleines d’humour : on y parle de nourriture, d’animaux, des petites injustices de la vie… La musique aussi se veut à la fois simple et originale, instrumentale et rythmée. C’est frais, c’est léger, ça fait du bien.
Un grand moment.
En concert à Nantes, en pleine tempête (selon la définition bretonne du terme), Fersen nous a fait le bonheur de nous interpréter Une chauve-souris : “Car il pleuvait sur Nantes”…