Tiens, je viens de constater que le site personnel de Jean-Philippe s’est avantageusement mué en blogue depuis ma dernière visite…
Jean-Philippe est un personnage très marquant de ma vie. Ce fut mon premier contact Internet, en 1997 ; j’avais 14 ans, j’étais en secondaire 3, il était au cégep et je le trouvais très intelligent et cultivé. J’étais passée par un site de recherche de correspondants, tout simplement - à l’époque, je ne voyais pas comment on pouvait tomber “naturellement” sur une autre personne sur le réseau. On s’est rencontrés quelques fois. Mais j’étais jeune et banlieusarde, et pour moi c’était très intimidant d’aller toute seule en ville et même de me rendre chez un garçon (ce que j’ai fait !).
C’est lui qui m’a fait lire l’oeuvre la plus marquante de ma vie : Les fourmis de Bernard Werber. C’est grâce aux fourmis, et uniquement aux fourmis, que de fil en aiguille je me suis passionnée pour la France, que j’y suis allée en voyage toute seule puis y vivre pendant deux ans, et que je suis avec Hoëdic aujourd’hui.
Je me rappelle qu’il m’ait aussi fait lire L’île des gauchers, d’Alexandre Jardin. Je ne suis pas fan de Jardin, c’est un peu toujours pareil, mais s’il n’y a qu’un seul de ses livres à lire, c’est bien celui-là.
Jean-Philippe a été à l’origine d’un des plus grands et récurrents tourments de ma vie. Il m’avait convaincue que si je voulais aller en médecine, c’était pour des mauvaises et bien viles raisons. L’argent, le prestige. J’avais fini de me convaincre toute seule : j’avais sûrement bassement constitué mon ambition, par imitation (cinq médecins dans ma famille), par paresse (je ne connaissais aucun autre métier et ne comprenais même pas ce qu’était un “ingénieur”) et par facilité (parcours tout tracé, boulot garanti à vie). Après m’être bien torturée et avoir envisagé 100 000 métiers, de bergère à chercheuse en passant par ingénieure, je suis heureusement revenue à mes premières amours. Jean-Philippe, tu as beaucoup d’ascendant sur les gens, mais attention, il en faut pas les détourner du droit chemin (et de leurs rêves) :-p
Ça me fait penser que je n’ai toujours pas lu le livre que Jean-Philippe a publié aux éditions Varia : Pour libérer l’homme de l’homme. Je vais essayer de m’y mettre bientôt.