Petite introduction pour les Français qui lisent ce message : Col bleu est la dénomination que l’on donne au Québec pour les… techniciens et manutentionnaires, on va dire. D’ailleurs, je ne suis même pas certain que ce soit valable partout au Québec, ça sert surtout à nommer la horde de non-cols blancs employés par le Ville de Montréal.
Et aujourd’hui, comme assez souvent, ils ont déclenché une grève ! Car oui, la grève n’est pas l’apanage des seuls français, et même s’il y en a moins, on trouve tout de même du gréviste au Québec. Principe du jour : on prend des véhicules de la Ville de Montréal et on bloque le centre-ville (centre des affaires) avec ! Sympa non ?
Comme souvent dans ce genre de situation, il y a quelque chose d’un peu révoltant. Disons que les employés de la ville, comme tous les fonctionnaires, ont la sûreté de l’emploi chose qui est très très rare et précieuse ici… une telle sûreté de l’emploi qu’il est impossible de se débarrasser d’un employé qui ne fait rien. De plus ils sont déjà très bien payés comparativement au privé. Enfin leurs revendications n’ont rien de généralisable. Souvent, on voit des grèves au nom du progrès social avec des réformes que l’on souhaiterait voir appliquées partout. Mais ce n’est pas le cas ici, ils font grève uniquement pour eux, protégés par des syndicats surpuissants alors que 60% des employés québécois doivent se satisfaire des minima gouvernementaux qui sont certes assez élevés pour l’Amérique du Nord mais qui restent assez bas.
Mais le summum c’est l’utilisation de la force. Lorsque je suis arrivé au Québec, il y a bientôt un an, les mêmes cols bleus étaient déjà en grève depuis un certain temps. Histoire que la vie ne s’arrête pas, la Ville avait fait appel à des contractants pour faire les tâches de base. Qu’ont fait les cols bleus ? Ils ont menacé de casser la gueule à toute personne qui ferait leur travail à leur place pendant qu’ils étaient en train de manifester. Moralité, tout le monde est resté bien tranquillement dans son coin et ce fut la merde.
Je fais peut-être grand cas d’un rien, mais je travaille indirectement pour la Ville de Montréal et par conséquent, j’entends souvent parler des exploits des cols bleus… donc je profite des mouvements actuels pour dire ce que j’en pense. Heureusement, ce ne sont pas tous des fouteurs de merde en puissance, j’en connais plusieurs qui sont ben fin pis ben smart. Mais les cols bleus ont droit à un régime assez favorable et certains n’hésitent pas à en abuser, à prendre le monde en otage et au besoin à utiliser la force pour en avoir toujours plus. Ça fait un peu beaucoup il me semble.