C’est l’alpha et l’oméga de toute vertu. D’abord la mère et son enfant. D’abord la chaleur des corps et des coeurs. D’abord la faim et le lait. D’abord le désir, d’abord le plaisir. D’abord la caresse qui apaise ou console, d’abord le geste qui protège ou nourrit, d’abord la voix qui rassure, d’abord cette évidence : une mère qui allaite ; et puis cette surprise : un homme sans violence, qui veille sur un enfant qui dort.
André Comte-Sponville (Petit traité des grandes vertus)