“Prendrais-tu un p’tit gratteux?”
Me dit l’caissier au dépanneur
“Enweye le gros, sors ton p’tit deux
Être millionnaire c’est le bonheur”
[…]
Aujourd’hui ça’ un peu changé
Les gars sont tous syndiqués
Ça jase trois-quatre autour d’une pelle
En r’gardant le plus jeune faire du zèle
[…]
Un robineux quête dans la rue
Au pied d’un grand building en verre
Y va passer inaperçu
À la sortie des actionnaires
Et l’premier-ministre fait semblant
Qui s’en fait pour les pauvres gens
Alors qu’on sait qu’y est au service
Des fortunés et d’leurs business
[…]
C’est ça l’problème de ma patrie
Y’a pas personne pour s’indigner
Contre la fausse démocratie
Qui sert les riches et les banquiers
Dans cette contrée peuplée d’ignares
‘Faut pas trop s’rappeler d’son histoire
Ici y’a juste les plaques de char
Qu’y ont encore un ti-peu d’mémoire…
[…]
Les Cowboys fringants… Voilà un groupe plus québécois que les Québécois eux-mêmes. Et un peu revendicateur sur les bords. Il suffit de lire leurs textes pour en être convaincu.
À la base, il s’agit de musiciens foncièrement simples, tous originaires de Lanaudière (avec sa désormais renommée culture de banlieue). Ma maman et mon frangin sont allés à l’école avec certain de leurs parents ou les ont eu pour professeurs. En fait, les membres du groupe sont tellement simples qu’on se fait la réflexion, en regardant leur DVD, qu’ils sont un peu ratés et n’auraient pas donné grand-chose sans la chance de la popularité.
J’aime particulièrement la violoniste ; là encore, les airs et les accords qui naissent sous ses doigts ne manquent pas de nous rappeler les gigues et les rigodons “bien de chez-nous” - en plus raffiné peut-être. Bref, c’est une musique très prenante, ça se laisse écouter et ça bouge bien.
Et je suis aussi d’accord avec certains de leurs principes, comme la simplicité et les concerts pas cher. D’ailleurs, ils remplissent le Centre Bell le 30 décembre… avis aux amateurs.