En ce deuxième jour d’octobre deux mille trois, le maire de Montréal, Gérald Tremblay a signé avec quelques 70 partenaires la Déclaration de principe de la collectivité montréalaise en matière de développement durable.
De quoi s’agit-il ? Eh bien amis montréalais vous serez heureux d’apprendre que le maire a pris en notre nom plusieurs engagements de principe tels que l’avenir de Montréal doit s’inscrire à l’enseigne du développement durable.
Je ne vous ferai pas la lecture de cette déclaration qui est disponible en ligne sur le site de la ville de Montréal mais j’ai quelques remarques concernant cette déclaration. Sur le fond c’est un point positif : plusieurs intervenants se sont retrouvés autour d’une table pour mettre au point un plan stratégique tourné vers le développement durable et l’ont signé. On remarquera des acteurs assez inattendu à coté de la Ville de Montréal tel Greenpeace, qui fait partie des signataires.
En signant avec force conviction cette déclaration, la Ville de Montréal se met elle-même face à la nécessité d’agir et de respecter ces principes énoncés.
Mais on regretta le fait que ce ne soit qu’une déclaration de principe et non un engagement ferme sur des décisions précises.
J’étais présent ce matin à la cérémonie de signature et nous avons eu droit à un discours enflammé de Gérald Tremblay. Il nous a livré sa vision brute de ce que devrait être Montréal, une ville d’innovation permettant d’atteindre des objectifs de développement durable. Cependant, certains arguments prêtaient franchement à rire dans le contexte actuel. En effet, parler d’innovation, de leadership environnemental ça ne laisse personne dupe.
Parmi les arguments de ce leadership on retrouve par exemple la gestion des matières résiduelles. On ne peut pas dire que le moment soit très bien choisi : la CMM (communauté métropolitaine de Montréal) vient de sortir son plan de gestion des matières résiduelles qui est loin d’avoir fait l’unanimité, il est plutôt décrit comme très peu entreprenant et ne rencontrant pas du tout les objectifs gouvernementaux fixés pour 2008. Tout le monde s’entend d’ailleurs pour dire que la CMM va obtenir un report à 2013 ce qui entraînera des demandes similaires de la part de toutes les MRC (municipalité régionale de comté) qui elles aussi se sentent en difficultés sur ce dossier. En d’autres termes, les objectifs de réduction des déchets qui finissent dans les sites d’enfouissement devraient assez rapidement… finir à la poubelle !
Comme autre argument il y avait aussi l’existence d’un système de transport en commun à la pointe en Amérique du Nord. Ça fait mouche le lendemain d’une annonce d’une possible augmentation de la CAM de 30% (alors qu’elle a déjà augmenté de 8% durant les 6 derniers mois).
La crédibilité de ce document peut donc sembler douteuse quand l’instance en charge de mener tout ça à bien, la Ville de Montréal, se félicite d’une situation qui n’est pas très reluisante. Pas très reluisante mais pas exceptionnelle non plus. La plupart des métropoles mondiales n’arrivent pas à embrayer sur des politiques qui tiennent la route pour faire suite à Rio 1992. Mais Montréal est une ville définitivement restée dans les années 70 et cela lui ferait le plus grand bien de se renouveler à travers une politique de développement durable et de se donner un véritable avantage par rapport aux autres villes nord-américaines. Pour l’instant, le leadership avancé par certains est seulement dans leur tête !
Les prochaines dates importantes pour l’environnement à Montréal ? Eh bien, je dirais les audiences publiques qui vont être tenues d’ici le mois de décembre dans le cadre du plan de gestion des matières résiduelles ; possiblement de l’action en prévision.