L’année dernière, j’avais été surpris par l’importance des commémoration du 11 novembre qui, me semble-t-il, sont nettement plus suivies ici qu’en France.
Hormis un billet de Navire, qui restera sûrement bien isolé, je n’ai rien vu. Et il faut bien dire que les cérémonies ne sont que très peu suivies, par les jeunes mais également par les générations du baby-boom. Et pourtant, ça vaudrait le coup de s’en rappeler, ne serait-ce qu’un peu. Je suis moi-même complètement désolé du peu de connaissance que j’ai sur le sujet hormis la vision franco-française.
Pense-t-on beaucoup aux canadiens qui ont payés de leur vie ? Les programmes scolaires passent beaucoup de temps sur la blitz krieg, la drole de guerre, puis sur la résistance, les taxis de la Marne, le comportement de tel ou tel homme politique français puis les américains arrivent et c’est fini.
Mais ça ne s’est pas fini si vite, des américains y ont perdu leur vie. Je n’essaie de pas remettre ça sur le tapis comme des quotidiens américains ont pu le faire durant la guerre en Irak (ah, les ingrats d’européens, les monkey-french-surrenders), non, je dis qu’il serait juste de rendre à ceux qui nous ont aidé les honneurs qui leur reviennent en ce jour de souvenir et de ne pas se limiter à des cérémonie de vétérans.
Alors, en cette fin de semaine précédant le 11 novembre, alors que CBC enchaîne les émissions commémoratives, j’en profite pour me documenter un peu. Ici, beaucoup de personnes portent un coquelicot à la boutonnière. Je m’étais souvent demandé quelle en était la signification exacte, la voici.
*“Le coquelicot est un symbole international à la mémoire de ceux qui sont morts à la guerre. Son origine est aussi internationale.
Un écrivain fut le premier à établir un rapport entre le coquelicot et les champs de batailles durant les guerres napoléoniennes du début du 19e siècle. Il remarqua que les champs qui étaient nus avant le combat se couvraient de fleurs rouge sang après la bataille.
Avant la première guerre peu de coquelicots poussaient en Flandres. Durant les terribles bombardements de cette guerre, les terrains crayeux devinrent riches en poussières de chaux favorisant ainsi la venue des coquelicots. La guerre finie, la chaux fut rapidement absorbée et les coquelicots disparurent de nouveau.
Le Lieutenant-Colonel John McCrae, un médecin militaire canadien, établit le même rapport entre le coquelicot et les champs de batailles et écrivit son célèbre poème In Flanders Fields (Dans les champs des Flandres). Le coquelicot devint rapidement le symbole des soldats morts au combat.
John McCrae, 1915
Adaptation de Jean Pariseau
Voici le poème tel qu’édité sur un site consacré à John McCrae
Dans les champs des Flandres Au champ d'honneur, les coquelicots
Sont parsemés de lot en lot
Auprès des croix; et dans l'espace
Les alouettes devenues lasses
Mêlent leurs chants au sifflement
Des obusiers. Nous sommes morts,
Nous qui songions la veille encor'
À nos parents, à nos amis,
C'est nous qui reposons ici,
Au champ d'honneur. À vous jeunes désabusés,
À vous de porter l'oriflamme
Et de garder au fond de l'âme
Le goût de vivre en liberté.
Acceptez le défi, sinon
Les coquelicots se faneront
Au champ d'honneur.
Quelques années plus tard, une Américaine, Moina Michael, qui travaillait dans une cantine de la YMCA à New York, se mit à porter un coquelicot en mémoire des millions de soldats qui avaient donné leur vie. En 1920, cette coutume vint à la connaissance d’une Française, Madame Guérin, en visite aux États-Unis. À son retour en France, elle décida de se servir de coquelicots faits à la main pour récolter des fonds pour les enfants sans ressources des régions dévastées du pays. En novembre 1921, les premiers coquelicots apparurent au Canada.
Grâce aux millions de Canadiens qui chaque année, en novembre, portent la petite fleur rouge, le coquelicot a survécu comme symbole et les Canadiens continuent de se souvenir de leurs 114 000 morts.”*
Source : Radio-Canada
Malheureusement, je n’ai jamais vu grand monde porté des coquelicots en France. D’ailleurs, le 11 novembre n’est rien d’autre qu’un férié dont la signification est aussi galvaudée que le 14 juillet.