Avortement

par Dre Papillon

Lecture: ~2 minutes

Malgré la légalisation de la pratique, beaucoup, en Amérique du Nord, continuent de trouver immonde l’idée d’éliminer un être humain en devenir, à l’état embryonnaire ; il se trouve, en effet, complètement vulnérable et sans défense. Et de pleurer la disparition de ce futur - qui sait ? - Mozart ou Einstein. Et de poser des bombes dans les cliniques d’avortement.

J’aimerais ajouter que cette vie potentielle devrait toujours être mise en balance avec la vie, bien réelle celle-là, mais en danger, de la femme qui a besoin de l’avortement. Sa vie qu’elle imagine déjà détruite, ruinée, par cet événement non souhaité et non souhaitable qu’est la grossesse imprévue. Sa vie déjà bien entamée et pas toujours facile.

L’avortement existe depuis toujours. Sa légalisation récente sert d’abord et avant tout à protéger par un support médical la santé de la femme. Qui autrement, s’arrangerait pour avorter d’une façon autrement plus risquée et dommageable. C’est finalement une confirmation de son droit à décider de sa vie, librement, malgré les accidents de parcours, et d’être protégée dans son intégrité par la même occasion.

Après ça, il est certain qu’il faut déplorer le manque de sérieux de certaines, qui en viennent à utiliser l’interruption de grossesse à répétition… comme un moyen de contraception en soi.

Il me semble qu’une telle intervention n’est jamais anodine et doit laisser quelques “séquelles”. Une honte, un remords, un regret, une déprime, une douleur, une amertume… Ce n’est sûrement pas une décision à prendre à la légère. Plutôt un dernier recours, quand toutes les autres possibilités sont épuisées.

Personnellement, placée devant un tel dilemme, j’essaierais d’abord d’envisager toutes les éventualités de mener l’aventure à terme. Quitte à changer mes plans de vie. Quitte à donner en adoption.

Mais je peux concevoir qu’on n’ait pas toujours la force, le courage de faire face. Que ce ne soit pas le bon moment. Que le corps ne veuille pas.

Alors ne pas juger. Et venir en aide, si nécessaire.

Carnets de voyage: immigration et exceptionnalisme américain

Un séjour à Washington DC et les pensées qui en découle La suite

Gunnm vs Alita

Publié le 31 mars 2019

Quarante cycles solaires

Publié le 18 mai 2018