Mes motivations à blogger

par Hoedic

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Dans le message précédent, je laissais entendre que j’expliciterais les raisons pour lesquelles j’ai un carnet, donc je m’execute. À mon avis, on peut trouver dans les raisons initiales de création d’un carnet sa capacité à être pérenne. Ça peut donc valoir le coup de se poser des questions !

Bien qu’ayant découvert les weblogues avant de venir au Québec, je n’y voyais pas d’intérêt : étaler sa vie au vu et au su de tous, ça ne m’intéressait pas plus que ça, ça me semblait plutôt ridicule.

Puis je suis arrivé au Québec et au gré des liens, je suis tombé sur le site de Kicou. Immigré comme moi, l’une des raisons d’être de son blogue est la possibilité de tenir au courant sa famille de son évolution. Là, ça a fait clic. Disons ce qui est, passer mon temps à écrire à tout le monde pour donner des nouvelles, ça ne me tentait pas.

L’idée a mûri, j’en parlais à gauche à droite, je lisais quelques autres sites, à commencer par celui de Stephanie (qui est le premier sur lequel j’ai vraiment accroché après Kicou) puis quelques autres. Ce qui a couronner ma réflexion, c’est le fait que Ebb a commencé son propre blog. C’en était fait, je ne pouvais pas rester sans rien faire !

Mais, en réfléchissant un peu, je me suis rendu compte qu’il y avait d’autres motivations. Déjà, j’avais, peu de temps avant de quitter la France, commencé un carnet, sur papier. Mon but était alors 1. de me rappeler un peu de mon histoire passée 2. de garder une trace de ma vie actuelle, “pour plus tard”. Mais le stylo et le papier ne sont définitivement pas un médium qui me convient, écrire des lignes et des lignes à la main, ça fait bien longtemps que je n’en suis plus capable ! Le seul avantage du papier, c’est que je pouvais dessiner, ce que je ne peux pas faire sur mon carnet web.

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Un dessin de mon carnet papier

Je retrouve aussi dans le carnet un souhait de me forcer à quelque chose de régulier. L’un des choses que je critiquerais volontier chez moi, c’est mon manque de persévérance. Trop souvent je regrette de ne pas être allé au bout de quelque chose. Un carnet, c’est un défi de taille car il n’y a pas de bout, pas de fin, juste la nécessité, pour continuer à le faire vivre, l’alimenter constamment, un peu comme un animal de compagnie ou un bon vieux tamagotchi.

Il faut également souligner que je ne me faisais pas beaucoup d’illusion sur la capacité de mes amis à venir lire un blog régulièrement. Les blogs restent un microcosme d’habitués, tant qu’on n’a pas mordu dedans, on peut difficilement en suivre un. Je voyais seulement Maman pour suivre ce que j’écrivais.

Mais à défaut de garder contact avec mes amis, j’y voyais un moyen de connaître du monde. En effet, Kicou m’avait parlé de YulBlog et le concept me semblait extrêmement intéressant. Bon, mais j’allais pas me pointer à une réunion de blogueurs sans l’être moi-même ! Ouvrir un carnet était le moyen de rencontrer du monde dans cette ville que je ne connais toujours qu’à moitié, un moyen de parler avec d’autres personnes, moi qui ne suis pas un “social” par nature.

Il y a aussi les enjeux un peu moins avouables comme le flattage d’égo, les statistiques de fréquentation, etc. Je ne rentrerais pas dans le détail, nombre de personnes se sont déjà exprimées sur toutes les horribles raisons (exhibitionnisme, volonté d’être reconnu, etc) qui poussent bien des gens à se mettre au weblog. Ces raisons se retrouvent également dans mes motivations initiales alors que, commençant à y prendre goût, je réfléchissais chaque jour à ce que je posterais comme billet si j’avais un carnet, toutes ces petites choses de la vie qu’on garde normalement pour soit et qu’on souhaite soudainement étaler au grand jour.

Un peu plus de deux mois après avoir commencé, que reste-t-il de ces motivations initiales ? Dans un premier temps, j’étais scotché aux statistiques, aussi bien de fréquentation que de publication (publier une fois par jour, sinon les gens vont se désintéresser de moi). Maintenant, je regarde les statistiques de fréquentation, mais un peu moins. Plusieurs fois, je me suis demandé si je ne ferais pas mieux d’arrêter car ce que j’écris est assez plate. D’ailleurs, et c’est sûrement un signe, ma fréquentation baisse ces derniers temps !

De plus, l’occupation ‘Univers des carnets web’ prend facilement une heure par jour, une heure sur les quelques 16/18 heures debout, alors que comme beaucoup, je me plains régulièrement de mon manque de temps chronique, et c’est ce type de considérations, conjuguées à une climat morose, qui pourrait m’amener à arrêter.

Mais malgré mes coups de blues, je continue car j’y vois un “investissement” pour le futur. Eh oui, car je suis un nostalgique par nature (ça fait partie des choses chez moi dont j’aimerais me passer mais on ne se refait pas), et je me complais à me rappeler du passé, à regarder de vieilles photos, etc. Je sais donc que si j’ai le courage de continuer, ça me fera plaisir, dans quelques temps de pouvoir relire ce que j’écrivais peu de temps après mon arrivée au Québec. D’ailleurs, je réfléchis déjà au jour où, ayant suffisamment d’historique sur mon carnet, je pourrais faire un script qui me ressortira au hasard un billet vieux d’un an, de deux ans, etc, pour rire, pour se rappeler.

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