VIH et sida

par Dre Papillon

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Le sida est un fléau particulièrement horrible et pernicieux ; il est difficile de le dire suffisamment. Et la situation en Occident est loin d’être la pire. L’incidence et la prévalence y sont relativement faibles. Des médicaments puissants y sont accessibles pour les malades, leur permettant maintenant de vivre avec la maladie quasi chroniquement, même s’il ne s’agit pas de traitements. Il est important de se rappeler que le sida ne se soigne pas ; on vit avec lui tant bien que mal, on en meurt, mais on n’en guérit pas. Alors même si la maladie n’est plus une nouveauté, il ne faut surtout pas oublier, ni laisser tomber, les mesures de prévention.

C’est en Afrique et en Asie que la situation est véritablement dramatique et catastrophique, à tous points de vue. Le condom y est plus difficile d’accès, moins entré dans les moeurs. (Sans même parler du fait que l’Église catholique persiste obstinément à en interdire l’usage.) Des médicaments efficaces (génériques) commencent à peine à s’y vendre à un prix raisonnable. Là-bas, ce ne sont pas “que” quelques groupes “marginaux” qui sont touchés (utilisateurs de drogues intraveineuses, homosexuels, receveurs de produits sanguins dans les années ‘80), les autres pouvant “se permettre” d’ignorer inconsidérément le problème. Non, ce sont les femmes, les enfants, les familles et les jeunes gens qui souffrent et meurent. La population, l’avenir de ces pays, est malade, hypothéquée, en ruines. Comment ces pays, déjà parmi les moins développés et favorisés, pourront-ils s’en sortir avec un tel handicap additionnel ?

Cela étant dit, je dois ajouter que d’un point de vue purement scientifique et intellectuel, le sida me passionne. Peut-être justement parce que je suis bien trop consciente de sa gravité et de ses conséquences alarmantes… Mon premier travail sur le sida date de mes 15 ans et était d’une complétude et d’un détail ahurissants. Maintenant, j’étudie en médecine et je me passionne toujours autant pour les questions touchant à l’immunité. Aucune spécialité médicale ne traite spécifiquement de cela (microbio ou allergo ? bof…) et la recherche pure ne m’attire pas spécialement, après essai estival. Alors je n’aurai sûrement jamais l’occasion d’oeuvrer directement sur ce front.

La seule intervention que j’envisage encore serait une implication concrète de quelques mois dans un stage humanitaire, directement sur le terrain, en Afrique. Je ne sais pas si j’y rencontrerais vraiment le sida, et non pas plutôt la malaria, la famine et autres problèmes tout aussi criants… Chose certaine, j’espère avoir un jour l’occasion de me lancer et de m’abandonner dans un tel projet, même si ça doit être dur à bien des points de vue.

En attendant le jour où l’on pourra porter le ruban rouge, symbole de la lutte contre le sida, dans le sens du “V” de la victoire…

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