Depuis le début de l’année (scolaire), j’ai constamment l’impression de courir derrière le temps sans arriver à le rattraper.
N’ayant pas l’impression de profiter suffisamment de la vie en dehors de mes études (certes très intéressantes), ni de me consacrer assez entièrement à Hoëdic, c’est le soir et la nuit que je rattrape le temps égaré en chemin.
C’est ainsi que j’ai retrouvé la profonde répulsion des enfants à me mettre au lit, tout comme celle à lâcher prise et me laisser aller au sommeil. Je lutte contre Morphée jusqu’à l’épuisement, aux petites heures du matin.
Et j’en profite pour partager avec Hoëdic, bâtir des ponts et des mondes en paroles et en rêves, me remémorer tout ce qu’on a traversé… C’est fou comme mes souvenirs de France sont radieux, malgré la noirceur toute relative qui émane de mon “bilan”. Le soleil éblouissant de Nantes et le soulagement sublime, au sortir de l’oral de français du bac. Le jardin des plantes précocement en beauté, ayant revêtu ses plus beaux atours en mars. Les rayons de l’astre céleste jaillissant du puits de lumière et inondant le regard à mon premier réveil, égaré, dans notre studio à Paris. La tour Eiffel, cette ensorcelante surprise dans le paysage du lycée.
Ça fait du bien, on se sent plus fort pour affronter la suite.
Je suis fatiguée…