Walmartisation ?

par Hoedic

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Walmart, pour ceux, les fous, qui ne le sauraient pas, est le plus gros distributeur au détail sur terre, devant Carrefour-Promodes. Bref, Walmart est gros, très gros et la recette du succès est relativement simple : moins cher, toujours moins cher et parfois beaucoup moins cher que les concurrents (quitte à vendre de la merde).

Et Walmart a récemment, à son grand désarroi, figuré dans de nombreux journaux pour deux raisons :

  • Premièrement Walmart participe à 10% de la gargentuesque dette extérieure des États-Unis. Ben oui, parce que les prix bas, c’est pas aux US que ça se fait !
  • Deuxièmement, la police fédérale a récemment fait une descente dans plusieurs Walmart et y a trouvé environ 300 travailleurs clandestins (tous, potentiellement des agents d’Al-Qaeda selon certains, mais c’est autre chose :).

Ça fait assez sale quand même.

Faut dire que, regardant la télé (oui, parce qu’il y a aussi Wal-Marde(Comme le dit le frère de Ebb ;)) au Québec), je me demandais qui pouvait bien morfler pour leur permettre d’atteindre ces prix. La réponse est simple : tout le monde !

Mais d’un autre coté, c’est un peu facile de dire “c’est la faute à Walmart”. La force de Wal-mart, c’est de coller parfaitement aux besoins des consommateurs. En d’autres termes on est bien d’accord pour dire que ce sont les consommateurs qui veulent toujours des prix plus bas et que ça ne les dérange pas que la qualité ne soit pas au rendez-vous.

Ça me fait un peu penser à quelque chose que j’ai écrit dans un mémoire de fin d’étude (traitant du rapport entre mondialisation et culture, mais j’ai pas mal débordé sur d’autres sujets). Une situation assez similaire à une walmartisation existe, à mes yeux dans le domaine des fonds de pension.

Supposons, exemple fictif et très simplifié : tous les employés de General Motors, par exemple, recherchent le fonds de pension le plus rentable et vont donc investir dans un acteur majeur du milieu du placement. Ce dernier, pour garder sa clientèle va faire pression sur les entreprises dans lesquelles il investit pour augmenter le rendement. General Motors, bien que produisant (par exemple) un rendement de 6% peut se trouver moins intéressant pour les investisseurs et va donc décider un restructuration dont l’un des impacts sera, il va de soit, un plan de licenciement.

Ceux-là même qui ont poussé pour avoir un meilleur rendement seraient alors indirectement responsable de leur propre sort.

Dans un message récent, Pierre parlait de l’entrée dans le dico du McJob dans le sens où, dans son approche, McDonald a changé pour toujours la considération de certains petits boulots. Pierre, toujours le même, a également fait les frais de l’appétit de Walmart poussant ses concurrents a baisser les salaires et tirer toujours plus sur la corde. Ce n’est pas théorique, ça se passe devant chez nous.

Nos choix, en tant que consommateurs, sont souvent mis de l’avant dans le domaine environnemental : acheter vert, bio, sans OGM, local, etc. L’aspect social n’est pas moins négligeable et gagnera en importance.

Si on en vient à parler d’une walmartisation dans les pays occidentaux, ça signifiera accepter des conditions sociales aussi lamentables chez nous que dans les pays en voie de développement. De toutes évidence, ce n’est pas ce vers quoi nous devrions essayer de tendre, mais plutôt l’inverse !

Ajout : Le dernier article de Laurent est vraiment très pertinent à ce sujet, surtout quand il parle, au niveau de la culture US de fatalisme économique, primauté de la publicité et consommation ostentatoire.

Son article est dédié aux différences entre Canada et États-Unis. Pourtant, pour ce qui est de la walmartisation, les effets sont les même au Canada et au Québec.

Ajout bis : Ebb vient également de m’envoyer un message assez intéressant de Brunmarde, ça se passe ici

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