Vocation, prestige et humilité

par Dre Papillon

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Magellan me faisait récemment remarquer qu’en effectuant une recherche avec pour mot-clé le terme “prestige”, il avait vite fait de tomber sur un stéthoscope, symbole même de la médecine.

Je me souviens qu’à une époque, je soupçonnais mon subconscient (?) de m’avoir inspiré la “vocation” médicale pour toutes sortes de bien basses raisons. L’argent, le prestige, la facilité, l’absence de réflexion sur les autres professions, l’imitation familiale, un parcours tout tracé, un emploi garanti.

Le fait d’avoir envisagé sérieusement de faire mes études de médecine en France a volatilisé beaucoup de mes inquiétudes. Les études n’y sont pas toutes tracées. Un médecin n’y est ni grassement payé, ni prestigieux (sans être non plus mal payé ou méprisé, entendons-nous) - cette formation ne se donnant pas dans les Grandes Écoles, qui raflent tout le prestige. J’ai aussi eu maintes occasions d’envisager mille et un autres métiers, allant des sciences infirmières au génie, en passant par l’environnement et la recherche. Finalement, la biologie du corps humain, c’est ce qui m’intéresse vraiment. Être une scientifique tout en étant près des individus, voilà ce qui me sied le mieux.

Je suis maintenant sereine avec mon choix. J’ajouterais même qu’à mon sens, la médecine est sûrement l’une des profession les plus humbles qui soient (avec celle d’infirmière). Il faut savoir se mettre au niveau des gens, de leur faiblesse devant la maladie (car on n’est pas toujours beau quand on est souffrant). Il s’agit d’être proche de la personne malade, d’être son allié, de la conseiller et de la servir du mieux que l’on peut, malgré notre faillibilité toute humaine. Il faut aller au-delà du dégoût que peuvent nous inspirer les blessures ou difformités, que ce soit par leur apparence ou leur odeur.

Pas de quoi se péter les bretelles, franchement… Mais c’est certain qu’il faut aimer ça, qu’il faut que ça nous fasse vibrer et pétiller les yeux. Voilà pourquoi je parle de vocation.

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