Je suis retournée au café Porté Disparu, sur la rue Mont-Royal, histoire de m’évader un peu du monde, après une éternité sans y avoir mis les pieds. La dernière fois, c’était avec Ivan et Anaël ; ensuite, ils m’avaient traînée au Cactus, à côté, pour danser la salsa.
Cette fois-ci, c’était avec C, qui a fini par émerger de sa longue déprime. Elle est toujours à la recherche du prince charmant. Le pauvre, il doit être tellement parfait qu’il n’en existe pas.
C’est un drôle de café, le Porté Disparu. Très bohême ; intellectuel, même. Avec un piano qui trône au centre et que des clients talentueux utilisent volontiers.
Anaël et Ivan, je les avais connus suite à la lecture de la trilogie des Fourmis, de Bernard Werber (il est d’ailleurs ironique qu’une fourmi orne maintenant l’enseigne du Porté Disparu). Ces bouquins ont donné vie à un petit groupe sur Internet, par l’intermédiaire duquel j’ai aussi rencontré Leeloolène et… Hoëdic.
Anaël est en fait un Français installé à Montréal ; il fréquentait alors le lycée Stanislas. Je me rappelle avec quelle ferveur il m’avait déconseillé d’aller en France. “La France est en train de sombrer”, “C’est la crise”, “La France est dangereuse”, etc.
Je n’ai jamais trop compris ses avertissements…