Dans mon cours d’histoire de la médecine (certes très intéressant, mais qui aurait avantageusement pu se donner en année préparatoire…), on apprend certaines vieilles croyances du temps d’Hippocrate, à l’origine d’expressions dans notre langage.
C’est ainsi que dans l’Antiquité, l’une des quatre humeurs attribuée au corps humain était la bile noire, froide et sèche, réputée produite par la rate. (Cette bile ne correspond à aucune réalité physiologique aujourd’hui.) La dominance naturelle de la bile noire dans le corps humain se produirait en hiver et induirait une certaine mélancolie. En anglais, la rate se dit “spleen”, comme la mélancolie de Baudelaire. C’est rigolo.
Il en va de même pour l’expression “rhume de cerveau”, qui remonte à cette lointaine époque où l’on croyait que le cerveau s’écoulait réellement par le nez. Tout le monde sait maintenant qu’il s’agit de vulgaire mucus…
Dans la même veine, on expliquait alors le paludisme par une corruption de l’air. Ce n’est pas bête : c’était effectivement les années où le climat était détraqué, trop chaud et humide, par exemple, que la maladie se répandait le plus. Maintenant, on sait que le temps chaud et humide favorise la multiplication de l’anophèle, insecte dont la femelle est le vecteur du parasite responsable de la malaria, le Plasmodium.
CQFD