Le piège à con moderne s’appelle entreprise, ou encore travail salarié.
Le genre de piège tellement évident qu’on fini tous par y tomber au moins un fois. Pis, nous persistons généralement dans notre erreur, au risque parfois d’y passer notre vie !
Le piège consiste à croire la parole du boss ou du recruteur. Ça consiste également à se crever le cul comme un âne, en disant que ça en vaut bien la peine, qu’on sera remercié pour, qu’on y trouvera bien un avantage quelque part. Moi, par exemple, en France, j’ai travaillé pendant plus d’un an en faisant des journées de moyennes de 10-12h et allant jusqu’à 16-17h, me faisant rentrer à 2h du mat’.
Je ne m’attendais pas à ce qu’on me caresse la croupe en me rappelant que je suis une brave bête, mais j’espèrais tout de même un minimum de reconnaissance. M’étant crevé le cul pour que le projet pour lequel je travaillais finisse à temps, j’espèrais, au moins, que le jour où j’aurais besoin d’une lettre de référence, ce serait facile. Et c’est là que le piège à con se referme.
Pas de lettre de référence, aucun de mes supérieurs, aux différents échelons n’a même pris la peine de me répondre à mes e-mails alors que j’ai mes sources : je sais qu’ils travaillent toujours là, que leur adresse e-mail est toujours là même, qu’ils répondent à leurs messages. J’aurais été un tir au flanc, comme je l’ai été dans d’autres occasions, j’aurais compris qu’on ne me réponde pas, mais là, sans être le meilleur, j’étais irréprochable !
Mais le piège à con a de multiples modes de fonctionnement. Il y a aussi la culture d’entreprise, le moule, qui veut nous fait endosser des tonnes de conneries sous prétexte qu’on travaille pour Chose inc. Moi je veux bien, mais dans un contexte où on se fait jeter à la poubelle comme un vieux kleenex à la première occasion, je ne vois pas comment ils peuvent espérer qu’on se cale au fond de la tête la moindre culture.
Le summum à mes yeux est atteint avec le professionnalisme. C’est un très joli mot qui veut tout et rien dire. En tous cas c’est une qualité très recherchée pour avoir un job. J’ai essayé de réfléchir un peu au sujet, et je me suis dit que ce mot voulait surement dire qu’on fait bien son boulot, voire qu’on est un pro-actif, etc. Bref, exactement l’inverse de ce que font les recruteurs. En effet, à des rares exceptions, ces derniers traitent les candidats pour des postes comme du bétail et ne respectent en aucun cas ce qu’ils disent comme le “je vous rappelle sans faute demain matin” d’il y a un mois que j’attends toujours ! (et de nombreux autres)
Comment espèrent-ils embaucher des gens sérieux étant eux-même incapable d’être “professionnels” ? Comment veulent-ils avoir un minimum d’adhésion de la part de leurs employés alors qu’ils s’essuient les pieds dessus ?
Hier je discutais avec mon parrain à l’OIQ qui me confiait que quand on joue au con, on se fait toujours prendre. Bon, c’est bien de dire ça à un petit ingénieur qui sort de son école et n’a jamais vu la vraie vie. Mais dans la vraie vie, des tirs au flanc, j’en ai vu pas mal et ils ne se débrouillaient pas plus mal que les autres. Alors, que faut-il en tirer comme conclusion ?