Juste un petit singe pour Martine, du type “j’ai pas le temps, c’est mon examen final de neuro demain et en plus je suis encore malade”…
C’est un simple souvenir qui s’envole vers le taxi qui m’a menée jusqu’à la maison d’Hoedic, le jour de mon atterrissage à Nantes, au début du mois de septembre de l’an 2000. Mon visa pour mineur scolarisé avait préalablement été scruté avec suspicion par un employé, c’était ma rentrée en 1ère S le lendemain ou le surlendemain. Il faisait beau, et je me demandais bien ce qui m’attendait (même si je venais de passer l’été en France et que je commençais à connaître Nantes). J’étais très impressionnée, effrayée, même, par la concrétisation de tout ce que j’avais organisé et prévu ; j’étais aussi (accessoirement) excessivement chargée.
Quand je suis sortie, le premier taxi qui m’est tombé sous la main était un vieux tacos tout pourri avec un chauffeur qui n’était pas davantage inspirant. Mais mes bagages étaient lourds et je ne pouvais faire un pas de plus. Tant pis. Ça puait, une odeur de clope bizarre, dans l’habitacle et le chauffeur avait les cheveux longs, l’air sale et négligé… L’air très français aussi, stéréotypé, avec un gros pif rouge. “Sur quoi suis-je tombée ?”, me suis-je demandé…
Le trajet a été interminable, dans le trafic, mais s’est heureusement déroulé en silence - trop de choses étaient bouleversées à l’intérieur ; je regardais le paysage de mon nouveau milieu de vie défiler. Je pense bien que j’ai eu droit à de nombreux détours inutiles et à un prix rehaussé pour mes bagages… Qu’importe, j’y étais enfin !
Au moins, je suis arrivée saine et sauve à bon port, avec tous mes effets personnels !