Je viens de terminer Au nom de tous les miens un livre de Martin Gray qui m’a été offert lors de mon passage en France.
Cette autobiographie, en plus d’être recommable à la lecture devrait figurer en bonne place dans la liste des incontournables à étudier en français au lycée… en plus ça nous changerait un peu des Zola et autres.
Martin Gray, issu d’une famille juive aisée de Varsovie a vu son univers s’effondrer le jour où l’armée du Reich pénétra en Pologne, enfermant les juifs dans un ghetto puis les menant aux camps de concentration.
Si Martin Gray devait être un héros de roman, aucun auteur n’aurait osé imaginer une telle histoire ! Devenant contrebandier pour nourrir sa famille puis une partie du ghetto, il échappe à la mort à de multiples reprises, ne peut éviter la déportation vers le camp de Treblinka, mais arrive toutefois à s’en échapper après avoir vu les siens y mourir, se bat seul, au sein de groupe de résistance polonais puis engagé dans l’Armée de rouge et participe ainsi à la défaite des allemands puis finalement part faire fortune aux USA.
Mais son histoire à proprement parlé n’est rien. Ce livre, tel qu’il le dit lui-même à plusieurs reprises, est un témoignage, le témoignage de ce que fut la folie meurtrière, l’extermination méthodique notamment des juifs, les hommes, nous-mêmes, devenus bêtes ; c’est à ce titre que ce livre devrait entrer dans les programmes de lycée.
Issu par mes grand-parents maternels d’une famille juive ayant renié sa religion en s’exilant de Roumanie sous le communisme, j’ai toujours été sensible à la question de l’antisémitisme, sans trop comprendre en quoi le fait d’être juif (moi-même ne l’étant pas) pouvait amener tant de haine. La lecture d’un tel livre, se replonger dans des livres d’histoire, ne fait qu’accroître cette incompréhension.
En tous cas, si vous ne l’avez lu, je vous le conseille vivement.