Alors que le 30 juin, date du transfert de pouvoir aux irakiens, s’approche petit à petit, les chances de voir l’Irak se stabiliser semblent diminuer. Comme souvent, le pays occupant donne l’impression d’avoir constitué un gouvernement fantoche dont la reconnaissance auprès de la population sera limité.
D’ores et déjà, le retrait de la cohalition de Falloujah se traduit par la prise du pouvoir par les extrêmistes islamistes. En sera-t-il de même à la grandeur du pays ? Difficile à prédire, mais il n’est pas impensable de voir une telle situation de reproduire dans d’autres villes.
Cette guerre a réussi le tour de force de faire se réaliser ce qu’elle était supposée empêcher à savoir permettre aux extrêmistes et possiblement à des réseaux proches d’Al-Qaida d’entrer sur la scène irakienne.
Sans entrer dans le raisonnement “on l’avait dit”, on peut difficilement contester qu’il se passe actuellement ce que craignaient les anti-guerre.
Et la défense consistant à dire “on ne pouvait pas prévoir que ça allait se passer ainsi” comme on l’entend en ce moment de la part des gouvernements membres de la cohalition ne tient pas du tout.
Allez, supposons qu’on applique la méthode “business plan” à l’entrée en guerre et aux suites. La méthode de base veut qu’on réalise 3 prévisions : une normale, une bonne et une mauvaise, et notre plan doit tenir la route dans les trois cas.
Le cas mauvais devait prévoir les événements actuels car ils étaient vraisemblables et les autorités auraient donc du être prêtes à réagir immédiatement et ne pas sombrer dans une guerre civile. Au contraire, le gouvernement américain donne l’impression de n’avoir absolument rien prévu et se contente d’essayer de maintenir le puzzle entier en espérant que la tempête passe d’ici les élections.
La question qui reste est toujours la même : pourquoi l’avoir fait ? Pourquoi être allé en guerre ? Non seulement les raisons initialement invoquées sont fausses, mais tout tend à prouver aujourd’hui que personne n’y a vraiment cru en haut lieu. Alors que reste-t-il ? Le pétrole ? Pourquoi pas un détournement de l’attention par rapport à l’économie en difficulté à l’approche des élections ? Ou même un moyen artificiel de faire repartir l’économie avec les contrats de recontruction et d’exploitation du pétrole ? En France on fait des autoroutes et des TGV pour relancer l’économie, pourquoi pas la guerre ?
S’agirait-il simplement d’un excès de confiance ? Avec des expériences comme le Vietnam et plus récemment la Somalie, il est étonnant d’avoir pris une telle attaque à la légère. Je reste vraiment dubitatif. Ma crainte est de se retrouver avec un nouvel Afghanistan ou une nouvelle Palestine, un nid à merde qui tienne pendant des décennies, un brasier attisant régulièrement le fanatisme islamiste, l’anti-américanisme et plus globalement une haine de l’occident.
Les USA ont utilisé les mêmes méthodes qu’Israël face aux Palestiniens, la violence, une violence qui ne provoque que plus violence en face. C’est ainsi qu’on amène des fanatiques à se trouver une vocation pour se faire sauter au milieu de l’ennemi.