Guérir, partie 2

par Hoedic

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Cet article est le second d’un dossier de trois sur le livre “Guérir” de David Servan-Schreiber. L’introduction ainsi que les paragraphes traitant de la cohérence cardiaque et de l’EMDR sont disponibles dans la Partie 1.

La simulation de l’aube

Qui ne sent pas dans le paté au réveil ? Qui n’a pas envie de jeter le réveil contre le mur tous les matins ? Comme beaucoup, Ebb et moi sommes “du soir” et le lever est un véritable calvaire.

Par ailleurs, une majorité de personnes habitant au-delà du 40ème paralelle présente des signes de dépression saisonnière l’hiver. On pourrait croire que c’est le temps en général qui provoque ceci pourtant des études ont prouvé que c’est la durée d’ensoleillement qui est le critère le plus important dans cette baisse de régime hivernale.

C’est suite à ces constations que des médecins, d’abord dans les pays scandinaves, ont proposé des cures de lumino-thérapie qui consistent à se foutre devant une lampe aussi puissante que l’effet du soleil. Et l’effet constaté fut positif. À titre d’exemple, Maman Ebb utilise cette technique pour mieux passer l’hiver. Mais passer de 30 minutes à 2 heures par jour devant une lampe éblouissante c’est un peu… plate !

Par ailleurs, et ça beaucoup de monde l’a déjà vécu, le moment du réveil influence énormément l’humeur. Quand on se réveille en plein rêve par exemple, on est bon pour mettre plusieurs heures à démarrer, le corps n’était pas prêt à se réveiller. Plusieurs spécialistes du sommeil ont cherché comment faire interrompre le sommeil le matin en dehors des rêves. Mais c’était trop difficile.

Mais une mise en parallele avec la lumino-thérapie et l’observation du rythme de vie des animaux a permis de trouver la solution. À l’état naturel, les animaux, dès les premiers rayons de soleil, le corps change en quelques instants, fait remonter la température, modifie les concentrations hormonales et termine les rêves en cours en vue du réveil.

Malheureusement on ne controle pas le soleil, de plus l’important niveau de pollution lumineuse dans nos villes et le besoin de se lever alors qu’il fait encore nuit l’hiver nous empêche de suivre le rythme naturel. Mais rien n’empêche de le simuler, par exemple en branchant une lampe à un système de temporisation. La lumière doit commencer à se faire sentir légèrement une heure avant l’heure de réveil souhaitée. Quelques micro-réveil auront lieu jusqu’au moment où le corps sera totalement prêt au lever.

Dans notre chambre, nous avons des rideaux opaques mais quand le temps est ensoleillé, une importante quantité de lumière entre. Ceci m’a permis de constater que dernièrement je me réveille vers 6h du matin, alors que la luminosité commence à se faire sentir nettement dans la chambre. À cet instant je serais presque pour me lever. Mais généralement je me rendors et c’est le calvaire quand le radio-réveil se décide à sonner.

C’est quelque chose qui m’intéresse vraiment beaucoup car j’ai vraiment horreur du lever si j’avais moyen de faciliter cette phase ce serait vraiment fantastique. Les simulateurs de l’aube coutent quelques sous (il faut que ce soit progressif), mais je pense que ça fait partie des prochains cadeaux que nous allons nous faire. Si certains parmi vous ont déjà testé, nous sommes preneur.

L’auteur du livre donne un exemple d’application du simulateur de l’aube. Ça ne règle pas tout, mais ça peut aider !

L’acuponcture

Surement la plus ésotérique de toutes les méthodes proposées dans ce livre. À se demander d’ailleurs ce que ça fait là, on s’attend presque à entendre parler du rebouteux du coin ensuite.

Contrairement aux autres méthodes, on ne parle plus de lien direct avec le cerveau, on peine même à trouve la moindre justification scientifique mettant ceci plutôt sur le dos de l’effet placébo. D’ailleurs les détracteurs sont nombreux. Pour s’en convraincre, il suffit de se référer à deux articles que m’a proposé Neige récemment, sur le sites des sceptiques du Québec, ici et .

Mais malgré leur scepticisme, les Sceptiques du Québec n’arrivent pas contester un certain effet de l’acuponture. Ils remettent en question la partie métaphysique de l’acuponcture, la notion de méridien, créée en des temps où les connaissances médicales étaient inexistantes. L’un des auteurs en vient même à dire “Ce que cela indique, c’est qu’après 4000 ans, les Chinois ont trouvé les meilleurs endroits à piquer pour diminuer la douleur.” Et n’est-ce pas ce que nous voulons savoir ? Quelque soit l’ésothérisme en arrière plan, si c’est capable de réduire certaines douleurs, pourquoi pas ?

Si la façon dont ça fonctionne reste ignorée, l’effet est étudié de plus en plus près. Des tests ont ainsi été réalisé sous scanner dont un particulièrement étonnant. On a d’abord montré à des personnes un damier, une des images faisant réagir le plus directement le cortex visuel afin de localiser précisément cette zone. Ensuite, un acuponteur a stimulé un point précis (sur le bord du gros orteil) réputé améliorer la vision et surprise… le cortex visuel était directement activé alors qu’une stimulation d’une autre partie du gros orteil ne faisait rien et ce, avec une fréquence permettant de passer tous les tests statistiques.

Une autre expérience a permis de vérifier qu’il ne s’agit pas d’un effet placébo. En effet, plusieurs expériences ont prouvé qu’il était possible d’anesthésié des lapins en stimulant l’équivalent d’une zone permettant de bloquer la douleur chez l’homme. L’analyse du liquide céphalo-rachidien a montré la présence inhabituelle d’endorphine montrant ainsi hors de tout doute que l’acuponcture provoque la sécrétion de substances soulageant la douleur.

Personnellement je reste sceptique dans la mesure où la sécrétion d’endorphine ne fait pas tout et que des études montrent aussi les limites de l’acuponcture.

Ebb, se fiant sur les exemples du livre, dont l’expérience personnelle de l’auteur, a souhaité essayer pour des douleurs récurrentes dans le cou… et à ses dires, le résultat ne fut pas très convainquant, et hormis les douleurs faisant suite à l’enfoncement des aiguilles, il ne s’est rien passé du tout !

Je regrette juste qu’elle ai pris son rendez-vous avant de poser la question sur le blogue puisque nous avons eu des réponses. Personnellement, je n’ai pas de douleur particulière donc pas de raison d’essayer. Toutefois, ma curiosité me pousse à essayer, juste pour voir, et malgré ma peur bleue des aiguilles. Seulement je crains que le charlatanisme soit assez élevé et j’aimerais donc me faire conseiller. Par conséquent, si quelqu’un connait un “bon” acuponcteur (comprendre qui ne fait pas mal et qui a eu de l’effet, de préférence chez des sceptiques), je pourrai me laisser tenter ;)

Je suis un fervent tenant du “je n’y croirais pas tant que je l’aurais pas vu”, surtout quand il s’agit de quelque chose défiant toutes les lois physiques et biologiques connues !

Ceci clot ce second article du dossier “guérir”. Le troisième et dernier article traitera des omega-3, de l’activité physique et du contrôle des émotions.

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