Les 59 mensonges de Moore

par Hoedic

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En voyant le film Fahrenheit 9/11, certains éléments m’avaient semblé étonnant et pour le moins monté pour mettre en avant la thèse défendue.

Ebb m’a envoyé hier une critique du film de Moore titrée Fifty-nine Deceits in Fahrenheit 9/11 de Dave Kopel. Je ne sais pas qui est ce personnage mais il ne semble pas forcément être un pro-Bush acharné d’après le reste de son web et l’introduction de son article.

Personnellement je vous conseille la lecture de document bien qu’assez long.

Sur ces 59 mensonges (56 initialement) présentés, certains sont de vrais et purs mensonges de Moore, comme le fait d’affirmer que l’actuel président Afghan fut un consultant pour une société pétrolière lié à des amis de Bush. Et pour certains, on peut se dire qu’il était vraiment inutile de les mettre, n’ajoutant que peu aux faits et faisant perdre pas mal de crédibilité. Selon ce qu’on peut en déduire, pour certains éléments Moore se serait contenté de prendre certains arguments dans des articles de journaux (dont Le Monde par exemple), certains n’étant pas forcément vérifiés autant que nécessaire.

Beaucoup des mensonges sont en fait des montages qui, sans être des mensonges induisent le spectateur en erreur. C’est par exemple ce genre de montage qui m’a amené à confondre le récent épisode où Bush cherche des armes de destruction massive dans le bureau oval et un segment du film où Bush parle des “riches et des ultrariches”. En fait cet épisode des riches et ultrariches date de 2000 lors d’un diner de charité (mais faisant malgré tout partie de sa campagne).

Enfin l’auteur de cette critique qualifie des affirmations comme mensonge alors qu’il s’agit de questions encore largement discutées comme les liens entre l’Irak et Al-Qaeda. À plusieurs reprises Dave Kopel prend d’office pour vraies des déclarations d’opposants à Saddam ou membre d’administrations américaines, type de déclaration qui ont été remises en cause à plusieurs reprises par le passé et qui ne semblent donc pas plus crédibles que les sources de Moore.

Enfin une partie de ces “mensonges” ne remettent en cause, à mes yeux, la pertinence de l’idée de fond. Après, comme le dit l’auteur de cette critique, le film n’aurait-il pas eu encore plus d’effet s’il avait été exempt de ces erreurs volontaires ?

Moore utilise ses montages pour rendre sa thèse plus percutante, pour marquer. C’est ainsi qu’il a fait dans Bowling for Columbine qui a fait l’objet de critiques point par point du même type.

L’administration Bush fait de même en relevant en priorité ce qui les intéresse. Est-ce pour autant qu’il faut utiliser les mêmes méthodes ? Je pense que la volonté de Moore peut se résumer en “parlez de moi en bien, parlez de moi en mal, mais parlez de moi (et votez contre Bush)”. C’est un film partisan et à prendre comme tel. Faut donc prévoir une certaine dose d’exagération. C’est con, c’est vraiment très très con, ça fait qu’en fait plus aucune source n’est crédible. Personnellement j’aurais préféré quelque chose de moins sujet à critique.

Pour faire écho à un article de Courrier International qui commence à dater maintenant, il est bien dommage de ne pas avoir d’équivalent à Moore en France car ce serait surement assez étonnant aussi.

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