Journée de dimanche fort calme. J’ai juste eu la chance de me faire interviewer par une charmante personne. En effet, en tant que star de la blogosphère, moi aussi je me fais interviewer !
Bon, non en fait c’est pas ça. C’était dans le cadre d’un projet de maîtrise traitant de l’immigration au Québec notamment en tant qu’ingénieur. C’est bien car le fait de discuter sur le sujet pendant presque 2 heures, ça m’a donné l’occasion de faire un peu le bilan de ce que je pense moi-même sur ce sujet.
Et, grande surprise, une fois retourné à la maison un délicieux article concernant l’immigration sur cyberpresse.ca.
Le sujet central : les gouvernements, provinciaux et fédéral, ne font pas ce qu’il faut pour profiter des nombreux immigrants qualifiés qui foulent le sol canadien.
Quelques morceaux choisis de l’article :
La ministre reconnaît que des milliers d'employés formés à l'étranger attendent la reconnaissance de leurs titres de compétence au Canada, de façon à pouvoir enfin occuper les emplois pour lesquels ils sont qualifiés.
Franchement, je ne suis pas un spécialiste des problèmes d’immigration mais ça fait 2 ans que j’y suis confronté donc je pense parler en connaissance de cause.
Première connerie : les gens bloqués par la reconnaissance de leurs titres. Bullshit : la plupart des gens que je connais sont d’accord pour dire que les reconnaissances de titre, l’accès aux ordres et associations ont une valeur principalement symbolique. Au Québec, avec un taux de chomage qui tourne autour des 10%, il serait illusoire de croire qu’il y a du travail pour tout le monde et plus particulièrement pour les immigrants. Malgré les reconnaissance de diplome, les employeurs ont une réticence, assez légitime, à hésiter sur des diplomes qu’ils ne connaissent pas.
Pour Perrin Beatty, qui préside l'association Manufacturiers et Exportateurs du Canada, le gouvernement a beau reconnaître l'existence du problème, il ne fait pas assez d'efforts pour aider les travailleurs immigrants spécialisés dans différents domaines à s'insérer dans la main-d'oeuvre canadienne. «Nous sommes un pays riche, mais pas au point de nous permettre de gaspiller les compétences de gens talentueux», a-t-il déclaré.
Deuxième connerie : le gouvernement ne fait pas ce qu’il faut pour insérer la main d’oeuvre immigrante. Les gouvernements du Canada et du Québec font pas mal d’effort mais ils ne peuvent pas être aux faits des besoins industrielles de manière détaillée et immédiate, tout ce qu’ils peuvent faire c’est suivre des tendances avec 2 ans de retard ! Ce n’est pas aux gouvernements de faire cet effort mais bien aux entreprises qui ont simplement à embaucher de la main d’oeuvre immigrante déjà formé et qui en peu de temps trouvera sa place.
Ça me fait franchement rigoler d’entendre les représentant des entreprises se plaindre comme ça alors qu’il y a des tonnes d’immigrants qualifiés qui viennent frapper à leur porte et dont ils ne regardent même pas CV parce qu’ils n’ont pas la fameuse expérience canadienne. Qu’est-ce que les entreprises peuvent attendre des gouvernements dans ces conditions ? Que les gouvernements donnent une première expérience canadienne à des dizaines de milliers de personnes par an ? Faut pas rigoler.
Voici ma théorie de la conspiration : l’intérêt des entreprises c’est d’avoir une main d’oeuvre qualifiée au plus bas prix possible. Ceci se fait notamment à travers la venue d’immigrants qui généralement acceptent des emplois en étant moins payé que les locaux. Toutefois, il faut toujours plus d’immigrants pour assurer la tenue de cette dynamique de baisse des coûts. Comment amener le gouvernement à continuer sa politique d’immigration alors que le chomage est élevé ? En expliquant que c’est parce que les immigrants ne sont pas correctement insérés dans le marché du travail.
C’est aux entreprises d’insérer les travailleurs immigrants si elle en ont réellement, c’est à ceux qui sont les premiers à demander de la main d’oeuvre qualifiée de l’intégrer s’ils en ont tant besoin (ce dont je doute) et non aux gouvernements qui ne peuvent que suivrent à distance les besoins des entreprises en plus du décalage que provoque les délais d’obtention des visas de résidence.