July Monkey

par Hoedic

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Un sujet sur lequel je vais pouvoir me lacher :

On ne chasse jamais complètement une première impression... Décrivez-nous votre première impression de Montréal. Qu'avez-vous pensé de la ville de Montréal quand vous l'avez vue pour la première fois?

En fait, je pense en avoir déjà parlé dans un autre post, mais je vais tout de même remettre ça sur la table (peut-être plus en détail).

Mon premier passage à Montréal date de fin octobre 1999, je venais faire une visite surprise à ma chère et tendre, Ebb. J’étais pas parti à la surprise de tous de chez moi, à Nantes, pour passer un week-end à rallonge à Repentigny (banlieue nord de Montréal).

Avec le recul, je pouvais difficilement imaginer pire moyen de prendre Montréal. Le temps qui m’accompagna le jour de mon arrivée ne pouvait être plus triste : ciel gris foncé, bruine et froid de canard, les arbres avaient déjà perdus leurs feuilles. À quelques degrés près, il aurait pu neiger mais ça m’aurait trop fait plaisir.

Ensuite, le cheminement : j’ai pris le bus de Dorval qui ne fait que passer par des coins moches et pour me déposer à la gare routière de Berri, un coin sordide qui au mieux me semblait mort au pire mal fréquenté… il s’avère mal fréquenté. Ensuite je m’enfonce directement dans le métro direction le nord sur la ligne verte. Si certaine station du centre-ville sont assez bien décorées, celle de la ligne verte au nord de Berri sont simplement en béton gris sombre, glauque, du gris, du gris et encore du gris.

Ne sachant où prendre le bus pour Repentigny je demande mon finalement me pointer un tunnel du bout du doigt (mais où sont passé les légendaires “gentils québécois” ?).

Une fois dehors, toujours le gris du ciel, une gare de bus coincée entre un mall vieillot, un échangeur électrique et une autoroute. Dans le bus, l’horreur : on traverse des quartiers aussi sombres les uns que les autres, la moitié des bâtiments semble à l’abandon. Puis les raffineries de pétrole, les gens mornes qui en sortent, les mauvaises odeurs, quelle sera la prochaine mauvaise surprise ?

Finalement le bus traverse le pont, quittant l’île de Montréal, me voici enfin en banlieue avec les maisons toutes faites pareilles et le gris toujours autant présent dans le ciel mais ça semble un peu plus accueillant.

Trois jours plus tard, en attendant mon départ, j’avais la matinée de libre dans Montréal, attendant de voir Ebb une dernière fois lors de sa pause de midi. J’ai marché dans le quartier Cote-des-neiges, monté la Côte du même nom pour finalement échouer dans un bois entouré d’énormes baraques, dans lequel tout le monde promenait son chien. Ça me réconciliait un peu avec les lieux. J’appris par la suite que c’était Westmount, le quartier la ville séparatiste la plus riche de l’île de Montréal.

Redescendant la colline, j’ai finalement atteint l’autoroute urbaine Décarie, puante, bruyante et bordée de cages à lapins. C’est lors de cette balade de presque 3 heures que j’ai compris que Montréal pouvait offrir le meilleur comme le pire.

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