UNM jour 3

par Dre Papillon

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Cette troisième journée était plus politique que les deux précédentes.

Tout a commencé par une conférence donnée par Claude Béchard, ministre de l’Emploi, de la Solidarité sociale et de la famille. Je l’ai trouvé pas mal “blanc-bec” et imbu de lui-même. Très fier d’être un “jeune” en politique. Le pire, c’est qu’en effet, il est charismatique. Et évidemment, il était bien bien libéral. Ainsi, selon lui, en matière de conciliation famille-travail, pas besoin de trop intervenir sauf peut-être par quelques incitatifs. En effet, les entreprises, devant l’incroyable manque de main-d’oeuvre (supposément) à venir, n’auraient pas le choix d’offrir de bonnes conditions de travail avec des avantages sociaux et des mesures pour la famille pour trouver et garder leurs employés. Toujours ce spectre de la dénatalité et du vieillissement de la population qu’on nous brandit inlassablement pour nous faire peur. Et la pensée magique comme solution : ça va se faire tout seul naturellement. Il me semble que ça ne marche pas trop. Ou que si ça marche, c’est pour les fonctionnaires et les salariés des grosses entreprises fonctionnarisantes. Mais les femmes qui travaillent en manufacture, qui sont serveuses, sous-traitantes, contractuelles ou à temps partiel, je ne vois pas comment ces mesures (ou leur absence en fait) pourraient les rejoindre… Je lui aurais bien lancé des tomates ou des oeufs, surtout quand on lui a posé des questions sur les prêts et bourses qu’il a tenté d’éluder et auxquelles il a platement répondu…

Ensuite, j’ai eu droit à un atelier sur l’analyse de la publicité. Enfin, je dis “analyse”, mais l’atelier était quand même animé par un gars de chez Cossette, le plus gros groupe de pub ici. C’était surtout un historique intéressant de l’apparition et des modifications de la société de consommation, avec en parallèle l’évolution de la publicité. Inutile de vous dire que de la “nécessité” en 1850, nous sommes passés à la “goinfrerie” en matière de consommation en 2004. Les pubs, de rationnelles et informatives, sont devenues émotionnelles et plus récemment, carrément choquantes. Attirer l’attention, puis séduire, voire manipuler, avec de beaux produits de préférence éphémères. J’ai appris (parce que je n’y avais jamais vraiment réfléchi) que la consommation, ça se passe à 80% du côté des femmes, peu importe l’achat dont il s’agit (même la voiture). Et un petit rappel : nous sommes exposés à près de 5000 messages par jour ; seules 10 marques là-dessus environ sont retenues, et une seule laisse un souvenir réel. Tout ceci m’a fait réfléchir à mes modes de consommation et j’ai un peu honte de moi. Trop de désirs (on ne peut pas appeler ça des besoins…) et d’impulsivité. Je vais essayer de me contrôler davantage maintenant.

Puis, j’ai assisté à une conférence donnée par Bernard Landry, ancien Premier ministre du Québec, chef du Parti Québécois et de l’opposition officielle au provincial. C’est un peu triste de constater qu’il manque effectivement de charisme et qu’il a presque l’air antipathique. Pourtant, il est très cultivé et progressiste. Tout irait beaucoup mieux s’il avait été réélu il y a plus d’un an, plutôt que l’autre bouffon insignifiant. Il nous a fait un discours souverainiste en bonne et due forme. J’étais bien d’accord avec lui (c’est qu’il maîtrise la rhétorique) et je voterais bien OUI la prochaine fois qu’on me posera la question. Cependant, il m’a semblé bien “optimiste”, comme si la souveraineté du Québec ne pouvait QUE se faire. Moi j’ai de gros doutes à ce sujet. J’ai l’impression que de plus en plus de gens sont contre. Sans compter les discours des médias, qui nous martellent bien que le discours souverainiste est périmé… Pfff.

En tout cas, c’était intéressant de pouvoir interagir directement avec la classe politique et de pouvoir l’écouter plus que 30 secondes à la télé !

Ce soir, nous avons vu le lieutenant-général Roméo Dallaire s’exprimer sur des questions de maintien de la paix dans le monde, et en particulier au Rwanda, où il a beaucoup agi. Son discours était très humaniste et assez optimiste (quoique…). Il m’a vraiment confortée dans l’importance que comporte pour moi mon projet d’‘aide humanitaire en Afrique, l’été prochain.

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