Dans le cadre de l’UNM à laquelle participait Ebb, j’ai eu l’occasion de voir deux conférenciers des plus intéressants en les personnes de Jacques Attali et de Roméo Dallaire.
Le premier, major de Polytechnique, également diplomé de l’École des Mines, de l’IEP et de l’ENA (il n’avait surement que ça à faire), est connu pour sa présence dans de nombreux cabinets politiques ainsi que pour ses nombreux livres traitant de thèmes très variés.
Le second est un ancien Lieutenant-Général de l’armée canadienne en poste en temps que Commandant en chef de la Mission d’observation des Nations unies au Rwanda en 1993-1994 c’est-à-dire durant le génocide. Il a acquis une notoriété toute particulière récemment en publiant J’ai serré la main du diable (en anglais), un récit du déroulement d’un génocide visiblement bien planifié.
Les deux se sont présentés comme des humanistes voire utopistes, ce qui peut paraître assez étonnant pour un proche de Mitterrand et un ancien militaire ! Pourtant, il faut bien dire que leur point de vue était résolument optimiste et visant une amélioration de la qualité de vie notamment dans les pays en voie de développement.
Personnellement j’ai retiré une conclusion de ces deux allocutions : la majorité des sociétés occidentales, notamment françaises et québécoises, vivent sur des paradigmes trouvant leurs fondements à la fin des années 60, début 70. Toutefois, une somme importante d’événements majeurs sur les plans géopolitiques, économiques et technologiques ont eu lieu durant les vingts dernières années. Il en résulte que notre mode de vie actuel n’est plus en phase avec la réalité. Certes, tout le monde sait ce que ce n’est plus la guerre froide, que le monde est mondialisé et qu’on peut trouver des images pornos sur Internet mais ce n’est pas pour autant que de nouveaux paradigmes en ont résultés.
Jacques Attali y voit, entre autres, la disparition des nations, le risque d’une bunkerisation de la super-puissance américaine (et principalement des plus riches) amenant la mondialisation à un échec et à un bordel généralisé. Roméo Dallaire y voit la poursuite des génocides, l’augmentation du terrorisme et de la pauvreté dans les pays en voie de développement. Rien de bien folichon.
Je n’ai pas souhaité prendre de notes pour me consacré à une écoute attentive et ne suis donc pas en mesure de faire un résumé complet de leurs avis respectifs. Quoiqu’il en soit, j’avoue avoir été impressionné par ces deux personnes et leur vision au point de souhaiter les suivre attentivement. Cela va possiblement se traduire par la lecture de leurs livres respectifs, dont La voie humaine pour Jacques Attali et J’ai serré la main du Diable pour Roméo Dallaire. Ce dernier va également prendre la direction de Stanford pour étudier la résolution de conflit en contexte de guerre, un sujet actuel avec la situation en Irak.
À noter aussi la position d’Attali sur le principe de nation qu’il a fortement lié à une langue commune, idée qui n’a pas du tomber dans l’oreille d’un sourd en la personne de Gilles Duceppe, chef du parti souverainiste le Bloc Québécois, présent à cette conférence en tant que spectateur.