Promenons-nous dans les bois et voyons tout le monde arroser sa pelouse. Bien entendu, rendu au mois de septembre arroser la pelouse n’est pas utile, c’est généralement très vert, il pleut régulièrement et bientôt tout ceci recouvert par des tas de feuilles mortes en putréfaction.
Bref, ça revient à arroser le bitume (d’ailleurs, en général, une bonne moitié de cette eau finie effectivement sur le bitume). Dans le même temps le gouvernement et Réseau Environnement paient des espaces publicitaires dans le métro pour dire qu’il faut économiser l’eau. En vain ! L’herbe est bien plus importante, la propreté de la voiture aussi.
À quoi bon d’ailleurs ? Le réseau d’eau potable de la ville de Montréal présente des pertes à hauteur de 40%, et ce n’est un secret pour personne. Alors pourquoi je me fatigue à utiliser une pomme de douche à faible consommation alors que ce que j’économise passe dans les fuites du réseau d’eau ?
Et comme me le faisait remarquer Neige alors que je m’insurgeais contre ces importantes pertes d’eau, l’eau n’est pas un problème à Montréal. L’eau qui sort du robinet vient directement du Saint-Laurent, une source quasi-inépuisable à l’échelle de Montréal. La seule raison pour laquelle la Ville souhaite limiter l’utilisation c’est pour éviter les frais d’augmentation de capacité de la station de traitement des eaux, des frais infiniment plus faibles que la remise en état du réseau d’aqueduc…
À coté de ça quel est l’impact de la voiture ? Des centaines de milliers d’autos coincées quotidiennement dans les embouteillages puisant dans les ressources non-renouvelables, produisant un couvert jaunâtre au-dessus de la ville, également tous les décès directs que ça provoque… Mais on ne touche pas à la voiture sacrée. Se donner bonne conscience en économisant une eau qui vient du Saint-Laurent et qui va y retourner un peu plus salle, admettons, mais remettre en cause titine dont on est si fier…
Bien entendu la question de l’eau ne se pose pas en ces termes dans une grande majorité des autres endroits de la Terre, tout le monde n’a pas le contnu d’un bassin versant de 1.6MKm2 qui passe devant chez soi. La problématique de l’eau est surtout financière et risque de faire aux dépens des pays du Sud.
Inonder sa pelouse au début de l’automne et pire, utiliser un jet d’eau pour accélerer la fonte de la neige au printemps, à Montréal comme ailleurs, restant un signe de stupidité avancée…