Marketing environnemental

par Hoedic

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Les cours que j’ai commencé à Polytechnique sont vraiment très intéressants et les profs à la hauteur de ce qu’on peut attendre du niveau maîtrise et doc (avec énormément de boulot, mais on a ce qu’on mérite !). Alors que dernièrement j’avais un peu laché les questions environnementales du fait de la frustration que j’ai vécu quand j’ai travaillé dans ce milieu, petit à petit je retrouve mon intérêt pour ce sujet, mes quelques articles récents en témoignent, et les quelques cours que j’ai déjà eu amènent ou font ressurgir quelques concepts.

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Montréal s'endort sous l'objectif attentif de mon appareil photo

Par exemple l’un de mes cours concerne la commercialisation des innovations technologiques. Il est donné par une experte en marketing et on ne met pas beaucoup de temps à comprendre que son métier consiste à être à l’affut des tendances de la société. À ce titre les questions environnementales et sociales sont revenues à plusieurs reprises dans ses exemples, citant entre autres la récente Université du Nouveau Monde comme preuve de cette tendance.

Il est évident que les questions environnementales vont bientôt se retrouver au coeur des stratégies marketing du fait d’une augmentation notable des alterconsommateurs(Rien à voir avec les altermondialistes. Voir l’article du quotidien Le Monde à ce sujet.), déjà très nette en Europe.

En France, on se voyait déjà des publicités vantant les mérites de tel produit ménagé qui n’endommage pas l’environnement ou tel truc qui consomme moins d’eau que la moyenne.

Mais quelle preuve avons-nous de ce faible impact sur l’environnement ? Nous trouvons des exemples d’abus marketing dans les produits alimentaires comme l’huile d’olive que nous utilisons qui affiche fièrement “sans cholestérol”. Sachant que le cholestérol vient des graisses animales, j’espère bien qu’il n’y en a pas dans mon huile d’olive pure ! Coté environnemental j’ai déjà vu du papier toilette se vantant d’être biodégradable… c’est l’inverse qui serait plutôt inquiétant.

La tentation marketing est d’utiliser des arguments de vente soit galvaudés, soit carrément faux. À partir de ce moment, comment s’assurer qu’on achète quelque chose ayant effectivement un impact limité sur l’environnement ou sur les conditions sociales de la main d’oeuvre qui le produit ?

Dans certains cas il est possible de s’en remettre aux étiquettes, comme il est par exemple possible de regarder la consommation électrique d’un réfrigérateur et d’inclure cet élément dans son choix : c’est environnemental et économique.

Pour la culture biologique, on peut s’en remettre à des labels, cependant ces derniers commencent à pulluler et tous ne sont pas de la même qualité semble-t-il. On commence à toucher aux limites du système.

En matière d’OGM, en Europe la réglementation sur l’étiquetage est très clair. Ici, au Canada, ça commence à être autrement plus compliqué puisqu’il n’y a ni étiquetage obligatoire, ni traçabilité des ingrédients transgéniques qui se retrouvent presque partout. Il y a bien Greenpeace qui produit un guide des aliments OGM mais est-ce vraiment pratique de faire ses courses avec ce guide à la main ? Peu de gens vont se fatiguer à consulter ce guide pour faire un choix de produit.

En dehors de toute considération pro ou anti-OGM, la solution européenne semble la meilleure : traçabilité et étiquetage. Ensuite à chacun son choix. Face à cela, la politique nord-américaine visant à se désengager du domaine commercial va amener inévitablement des abus. Si la sensibilisation environnementale porte ses fruits et que les consommateurs deviennent plus demandant de ce point de vue, ça risque de se traduire principalement par un effort marketing, l’action environnementale demeurant en reste car nettement plus coûteuse !

C’est pour cela qu’il est de la responsabilité des gouvernements de mettre des garde-fous, notamment en terme d’étiquetage et d’utilisation de vocabulaire. Ça peut sembler très contraignant mais c’est l’une des seules solutions envisageables pour permettre au consommateur de montrer qu’il fait des choix sans trop de risque de se faire berner.

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