Je vous ai déjà dit que j’ai une phobie de type sang-injections-accidents ?
Ça ne m’a pas empêché de m’orienter en médecine. Tout le monde m’a dit que ça finirait par se tasser. Il faut y croire.
Comment ma phobie se manifeste-t-elle ?
Par des syncopes vagales ! Et ça date de longtemps. Petite, c’était les vaccins qui me faisaient faiblir. Heureusement, plus maintenant ! Évidemment, il y a aussi les prises de sang qui me font encore tomber dans les vâpes. Celles qu’on fait sur moi, pas celles auxquelles j’assiste, heureusement. Ça, c’est pas de bol, parce que je dois souvent en avoir quand même. En fait, si les infirmières ne faisaient pas éclater mes veines et n’étaient pas obligées de farfouiller, je pense que je ne m’évanouirais plus maintenant - à force je me désensibilise, mine de rien !
Aussi par le passé, les cours de secourisme étaient typiquement un terreau fertile à ce genre de réactions. Et depuis que je suis en médecine, les occasions se multiplient, comme le cours d’hématologie. De même que l’autopsie d’un foetus. De même que les patients polytraumatisés à l’urgence. De même que mes rats que je devais opérer en recherche l’autre été. Et j’en passe.
Bref, je me retrouve souvent dans la situation honteuse de l’étudiante en médecine qui devient blême et perd tous ses moyens ! Évidemment, la tendance qu’on a dans ces conditions, c’est de faire le malin, d’essayer de le cacher, de se dire qu’en pensant à autre chose, “ça passera”. Mais ça ne marche pas, parce que ces malaises durent vraiment longtemps.
La seule vraie bonne solution, c’est de sortir quand on sent les signes avant-coureurs (encore heureux, on a tout le loisir de sentir le coup venir !) et d’aller s’allonger dans un endroit tranquille le temps qu’il faut (10-15 min). L’honneur est atteint, mais au moins on ne risque pas de tomber vraiment, au risque de se blesser, de blesser d’autres personnes, de casser des choses…
En tout cas, je commence à appréhender un peu l’externat. Je serai alors vraiment confrontée, toute la journée, jour après jour, aux sources mêmes de ma phobie. Enfin, ce sera aussi l’occasion de me désensibiliser définitivement et globalement, histoire de faire un médecin plus “fort”, parce que là c’est pas fameux ! Après avoir faibli 10, 20 ou 100 fois, j’espère bien que le stimulus va finir par s’éteindre ! ;)