Varia

par Dre Papillon

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Je vais encore vous produire un ignoble message fourre-tout, désolée par avance :)

J’ai commencé lundi mon cours de néphrologie. Il me semblait bien que les reins fonctionnaient de façon compliquée, mais c’est encore pire que ce que je craignais dans mes cauchemars ! Car il s’agit sûrement là du cours que j’appréhendais le plus de toute la durée des études de médecine. J’ai vraiment beaucoup de mal à m’intéresser à leur physiologie, à retenir les détails (quelle partie des tubules excréte ou sécrète chaque substance, quelle hormone agit où et comment, etc.). En plus, ce sont vraiment des maladies affreuses et je pense que côtoyer des patients aussi malades me déprimerait beaucoup. Bref, personne ne fera de moi une néphrologue ou une urologue ! Étrangement par contre, deux de mes meilleurs amis dans la promo seraient bien foutus de choisir ça. Chacun ses goûts !

L’autre nouveauté avec ce cours, outre le désintérêt que je lui porte, c’est le groupe d’APP. Côté tuteur, surprise, le néphrologue se trouve être le cousin de mon père, alors je le connais ainsi que sa petite famille, etc. Je me souvenais de lui comme de quelqu’un qui ne dit rien… eh bien c’est vrai en APP aussi, mais rien de dramatique, on a l’habitude. Non, le pire, c’est que je suis tombée dans un groupe complètement et grossièrement dysfonctionnel, je n’ai jamais vu ça. Il y a 3 personnes reconnues comme “à problème” lorsque prises isolément (c’est le gros lot donc !). Mais en fait, je dirais que c’est tout le groupe qui ne marche pas, tout le monde est agressif, veut avoir raison, n’écoute pas et ne respecte pas vraiment les autres. Chacun veut faire son petit spectacle en ayant l’air brillant et veut rabaisser les autres. Bref, je ne dis pas un mot parce que j’en suis bien incapable et j’assiste dépitée à ce désolant spectacle. Non seulement c’est désagréable, mais en plus je trouve que ces vilaines interactions effectuent dans ma tête un véritable travail de déconstruction de la matière que j’avais réussi à comprendre tant bien que mal dans mes lectures.

Je vais avoir du mal à tenir jusqu’à Noël…!

Si j’avais un père normal et sympathique, j’aurais envie de l’appeler pour lui dire que son cousin va m’enseigner personnellement la néphro pendant 1 mois. Mais il se trouve que j’ai encore dîné avec mon père la semaine dernière (je suis têtue ou masochiste, je ne sais pas), et que je m’en suis encore une fois mordue les doigts. Il s’est acharné contre moi pendant tout le repas à se plaindre de la durée de mes études, du fait qu’il s’endette à cause de la pension alimentaire, qu’il ne sait pas comment il va se rendre jusqu’à mon diplôme, etc, etc. Il n’avait pas l’air de croire que ça dure bien 5 ans, que l’externat n’est pas payé, qu’il n’y a pas de vacances pendant l’externat… Je suis revenue de là les jambes tremblantes ; qu’est-ce qu’il voulait que je lui réponde ? Je n’ai jamais perdu de temps à redoubler ou à me réorienter, je réussis bien mes études, je travaille fort, je suis sérieuse. Je ne peux rien faire de plus.

Parlant d’argent, j’ai l’impression que ça continue de bouger dans le dossier des prêts et bourses. J’ai déjà expliqué que je suis plutôt pour une hausse des frais de scolarité, dans un contexte de sous-financement du système d’éducation. Et aussi par comparaison avec le déplorable choix de couper dans l’aide financière aux seuls étudiants les plus pauvres. Je commence à me demander si le gouvernement n’a pas fait ce qu’il a fait pour mieux faire passer la pilule de la hausse des frais de scolarité. En tout cas, j’aimerais quand même nuancer mes propos : je suis pour une hausse de ces frais, mais j’ai très peur de ce qu’un gouvernement libéral pourrait faire. Une hausse raisonnable et graduelle, oui. Pas un triplement des frais du jour au lendemain !

Surtout qu’avec le nouveau système de prêts et bourses, la totalité des frais de scolarité est maintenant comptée dans la portion “prêt” de l’aide uniquement. Alors s’il avait la brillante idée de combiner les deux réformes, j’aurais raison d’avoir peur de la suite des événements !

C’était aussi cette semaine que mes deux implications prenaient leur envol. J’ai rencontré les gens avec qui un nouveau forum de discussion est en train de se monter et pour lequel je cherche à me rendre utile. Comme souvent, j’ai trouvé que la saveur était un peu trop politique, avec des gens un peu trop convaincus. Il y avait un jeune du secondaire et un adulte aux cheveux grisonnants au bord de la retraite, alors je ne me sentais pas trop détonner.

Hier, nous avons aussi procédé à la pige de ceux qui auront droit à un échange à l’étranger. Nous avons mené une bonne campagne, c’est dommage, parce que ça signifie surtout qu’il y a eu beaucoup de demandes et qu’il y aura maintenant beaucoup de déçus. C’est un peu bête aussi, ce système où il y a tant de pays possibles mais dont on ne maîtrise pas la langue (de nombreux pays d’Europe de l’Est, de Scandinavie, d’Amérique du Sud et d’Asie). La plupart des applicants veulent aller dans des pays francophones ou anglophones pour que leur stage soit vraiment utile, histoire de pouvoir communiquer avec les patients ! Évidemment, les quelques places en France/Suisse/Angleterre/Australie sont parties comme des petits pains chauds. Les autres ont eu la Slovaquie qui était leur 11e choix, par exemple. Pourquoi ne pas signer davantage de contrats là où les étudiants veulent vraiment aller - avec raison en plus ? Est-ce que toutes ces places en Pologne, Hongrie, Roumanie, Bulgarie, Suède sont nécessaires ? Car en sens inverse, le risque, c’est que les étudiants étrangers de ces pays ne parlent pas bien français et déçoivent aussi les universités québécoises. Je dois avouer ne pas trop comprendre.

Bon à part ça, j’ai passé 2 tests médicaux cette semaine. Au moins je sais maintenant que je n’ai pas attrapé la tuberculose la fois où j’avais côtoyé un patient en phase pulmonaire active (et contagieuse) de la maladie. Soulagement. J’ai aussi passé une échographie pour une autre raison (non je ne suis pas enceinte, même si j’aimerais bien ;)), c’est assez rigolo comme test. Le résultat de ce qu’on recherchait est négatif aussi, autre bonne nouvelle.

Sinon j’ai gardé Marc-Antoine pendant la semaine. D’enfant difficile et irascible, il est devenu tout simplement méconnaissable récemment. Souriant, gentil, obéissant. Mais toujours un peu turbulent. J’ai aussi re-gardé le petit Clément, pour la 2e fois seulement. Eh bien ça ne l’a pas empêché de parler de moi à ses parents toutes les semaines depuis cet été ! J’en veux bien un comme ça !

La dernière nouveauté en date est que nous avons visité hier un appart assez intéressant pour son rapport qualité/prix et sa localisation intéressante (métro, hôpitaux). (Merci beaucoup Raoul !) Pas de coup de coeur fantastique, mais on est bien tentés de le prendre quand même. On hésite encore un peu pour quelques petites raisons. Entre autres, les habitants actuels ont eu une petite infiltration d’eau le jour où on se prenait les restes d’un ouragan sur la tête cet automne. Certes, ça ne paraît pas trop dramatique dit comme ça, mais est-ce qu’une fois que le chemin d’une inflitration est fait, ça ne va pas forcément en empirant ? Et est-ce que la solution n’est pas alors forcément de changer le toit au complet, ce qui est souvent délicat auprès d’un proprio ? En tout cas, s’il y en a qui se trouvent pour me donner un avis éclairé, je le prends !

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