L’OMS a annoncé cette semaine que le virus de la grippe aviaire serait vraisemblablement sous peu la source de la prochaine grande pandémie de grippe.
Qu’est-ce que ça veut dire ?
D’abord, il faut s’entendre sur les mots. On parle ici de la vraie grippe, pas du simple rhume dont on souffre tous plusieurs fois par année. (Dans le langage courant, les deux mots sont souvent utilisés comme synonymes.) Les deux maladies n’ont pas les mêmes symptômes ni les mêmes conséquences.
Un rhume, c’est surtout un mal de gorge, de l’écoulement et de l’obstruction nasale, des éternuements, parfois une toux.
La grippe, c’est une fièvre avec des frissons, des courbatures importantes, des maux de tête, une fatigue intense. La grippe peut être mortelle chez les personnes fragilisées ou âgées.
C’est pour ça qu’on vaccine de façon plus ou moins ciblée une partie de la population contre la grippe. Mieux vaut prévenir… En réalité, il est tout à fait conseillé que toute personne qui désire faire attention à son santé et à celle de ses proches ait accès à cette vaccination (mais au Québec, il faudra payer si elle ne fait pas partie des groupes à risque).
Le vaccin contre la grippe en est un qu’il faut recevoir tous les ans. En effet, le virus concerné, celui de l’influenza, dérive chaque année par mutations génétiques et n’est donc jamais tout à fait le même. À partir des virus circulant en Asie, il faut essayer de prévoir quelques mois à l’avance quelle combinaison du virus affectera l’Occident, histoire de concocter le bon vaccin en conséquence.
Certaines années, on s’est trompé et le vaccin ne protège pas très bien contre le virus en circulation. (Cette année, le vaccin a bien ciblé et devrait être efficace.) Malgré tout, la vaccination (ou même l’immunisation naturelle de ceux qui l’ont attrapé et en sont guéris) d’une année sur l’autre a un certain effet protecteur sur les virus subséquents, puisque la dérive produit un virus qui ressemble encore au précédent. Alors la grippe n’est pas trop dangereuse pour les personnes en bonne santé.
Le problème, c’est que quelques fois par siècle, une nouvelle souche de la grippe, qui ne ressemble pas du tout à celles des années précédentes, émerge. C’est une cassure. Dans ce cas, absolument personne n’a la moindre immunisation naturelle contre ce virus, et il fait des ravages dans les populations de tous les pays.
La dernière fois que c’est arrivé, ça a donné la grippe espagnole en 1918, qui a causé des millions de morts et qui a contaminé la majeure partie de la population mondiale.
Nous sommes temporellement “dus” pour avoir une nouvelle pandémie de grippe dans le même genre. Le virus de la grippe aviaire ne ressemble aucunement à celui de la grippe de ces 50 dernières années. Alors il semble le candidat-virus idéal.
Nos responsables de santé publique mondiaux essaient tant bien que mal de prédire quel virus ce sera, parce qu’il faut le temps de préparer le vaccin en doses suffisantes pour des vaccinations massives internationales. Si ce devait être effectivement celui de la grippe aviaire, espérons qu’ils auront le temps d’immuniser en grand nombre les populations !
Après ça, je ne sais pas pourquoi ils ont fait cette annonce comme si c’était déjà sûr. Je n’ai pas encore vu de début d’embryon d’épidémie ni même de transmission homme à homme du virus… Mais bon, le domaine de la grippe évolue tellement vite que j’ai pu en manquer des bouts !